Comme Noël, le jour de dépassement revient chaque année. Et plus tôt il arrive, plus la situation d'un pays est mauvaise. Car il montre quand ce dernier a déjà épuisé toutes ses ressources pour une année. C'est le cas pour la Suisse ce samedi, comme le montrent les chiffres des ressources du Global footprint network. En Allemagne, c'était déjà le 4 mai, en Autriche le 6 avril, au Qatar... le 10 février.
La disproportion entre notre consommation de ressources et ce que la Terre peut régénérer apparaît ainsi très clairement. Ainsi, avec nos habitudes de consommation, même trois planètes Terre ne seraient pas suffisantes.
Mathis Wackernagel, président du Global footprint network, affirme qu'avec cette empreinte alimentaire de consommation, la Suisse met en péril sa capacité d'agir en période de pénurie de ressources et de changement climatique. En effet, nous utilisons énormément d'énergie, de nourriture et de matières premières.
La dépendance aux ressources devient de plus en plus un risque. Surtout lorsque la concurrence augmente au niveau mondial et que les revenus augmentent plus rapidement dans d'autres pays.
Selon Mathis Wackernagel, il faudrait réduire la consommation de ressources, notamment en ce qui concerne l'énergie, l'alimentation et la construction. En matière d'énergie, il faudrait, par exemple, utiliser plus de vélos électriques que de voitures, mieux isoler les maisons ou consommer de l'électricité solaire plutôt que du charbon.
Dans le domaine de l'alimentation, on économise les ressources en transformant encore plus de plantes en nourriture au lieu d'animaux. Et dans le domaine de la construction, notre «Jour du dépassement» serait retardé si l'habitat était densifié et si les maisons étaient efficaces sur le plan énergétique. A contrario, un habitat trop dense peut, toutefois, avoir des conséquences sociales négatives.
«De plus, les architectes devraient concevoir les maisons de manière à ce que les habitants se comportent de manière efficace sur le plan énergétique, c'est-à-dire qu'ils n'aient pas besoin d'eau chaude inutilement ou qu'ils ne mettent pas de fenêtres basculantes en hiver.» La liste des mesures pour une consommation moins importante de ressources est longue.
L'empreinte carbone de l'énergie représente 61% de l'empreinte totale, celle de l'alimentation 20%. En plus de méthodes de production plus douces, l'agriculture circulaire (utilisation de manière optimale des plantes, de la surface et d'autres ressources) serait très utile. Eviter le gaspillage alimentaire est également une mesure pour reporter le «Jour du dépassement». Selon le Global footprint network, celui-ci ne se produirait en Suisse que le 24 juillet au lieu du 13 mai, si celle-ci mettait en œuvre les objectifs climatiques de Paris. (aargauerzeitung.ch)
Traduit et adapté par Noëline Flippe