Des dizaines de milliers de femmes se sont mobilisées vendredi pour faire valoir leurs droits, à l'occasion de la traditionnelle grève féministe du 14 juin. L'égalité salariale, des salaires minimaux et des rentes décentes ont figuré au coeur des revendications.
Différentes actions et manifestations ont eu lieu dans la journée dans plusieurs villes de Suisse. A Genève, entre 25 000 et 30 000 personnes ont vendredi leur colère dans les rues, selon le collectif de la grève féministe. L'estimation fournie par la police se situe entre 6000 et 8000 personnes. La manifestation s'est déroulée sans incident.
A Lausanne, un cortège a formé une grande vague violette sous les éclaircies. Les participantes étaient entre 15 000 et 20 000, selon la Grève féministe, 18'000 selon la police. Elles ont scandé maintes fois le slogan «Grève, grève féministe»:
Outre-Sarine, plusieurs milliers de personnes - 35 000 selon les organisateurs - se sont rassemblées à Berne sous le mot d'ordre «Solidaire, féministe, antiraciste». A Zurich, la manifestation a débuté, comme à Genève, par un cri contre la violence faite aux femmes. L'affluence a largement dépassé les 10 000 personnes au cours de la soirée, indique la police municipale.
«Nous manifestons pour l'égalité salariale, de traitement et des droits de toutes et tous, et contre les attaques dont les femmes et les minorités sexuelles font l'objet, au travail, dans la vie privée, en politique et jusque dans la culture», a lancé le syndicat Syna. L'égalité à la retraite n'est pas oubliée:
Unia a exigé un salaire minimum de 5000 francs par mois pour les femmes. On leur signale que leur travail a moins de valeur, ce qui les met à juste titre «en colère», a déclaré la présidente du syndicat Vania Alleva à Berne
Il est incroyable que les femmes en Suisse gagnent toujours 1500 francs de moins par mois que les hommes, a ajouté la syndicaliste. Il est aussi tout à fait scandaleux qu'une femme sur trois soit encore victime de harcèlement sexuel au travail. Et il est honteux pour la riche Suisse qu'un quart des femmes soient touchées par la pauvreté dans la vieillesse.
Alliance F Suisse, la plus grande association faîtière féminine de Suisse, a elle demandé une politique d'égalité plus convaincante: une meilleure protection contre la violence envers les femmes et les filles, un salaire égal pour un travail égal et enfin de meilleures conditions-cadres pour concilier vie professionnelle et vie familiale. (jah/ats)