Le nombre de frontaliers travaillant en Suisse ne cesse d'augmenter: fin juin, on en dénombrait très exactement 398 569, selon les chiffres diffusés lundi dernier par l'Office fédéral de la statistique (OFS). Leur nombre n'a jamais été aussi élevé. Au cours des cinq dernières années, les détenteurs du livret G ont augmenté de près de 20%. Par rapport à juin 2023, la hausse a été de 3%.
Leur présence n'est pas uniforme sur le territoire suisse. Genève, Vaud et le Tessin cumulent à eux seuls près de six travailleurs étrangers sur dix – alors que d'autres cantons frontaliers affichent des valeurs beaucoup plus faibles, à l'instar du Valais et de Schaffhouse. Avec plus de 110 000 frontaliers, le canton du bout du lac se détache nettement des suivants: le Tessin et Vaud accueillent quelque 79 000 et 45 000 frontaliers, respectivement.
Dans les cantons de Suisse centrale, les frontaliers se font (assez logiquement) plus rares. Ainsi, on n'en comptait qu'une centaine en Appenzell Rhodes-Intérieures, 58 à Glaris et 43 à Uri.
Cette dynamique se retrouve à l'échelle des communes, comme le montre la carte ci-dessous: en règle générale, plus on se rapproche de la frontière, plus le nombre de frontaliers augmente, ainsi que la part des emplois qu'ils occupent.
Sans surprise, les grandes villes attirent de nombreux travailleurs étrangers. Genève, Bâle et Lugano affichent les valeurs les plus élevées (environ 44 000, 34 000 et 16 000), mais certaines communes nettement plus petites sortent également du lot. C'est le cas de Satigny (GE), quelque 4000 habitants, où le nombre de frontaliers est plus élevé qu'à Zurich.
A Satigny toujours, les frontaliers occupent environ 40% des emplois totaux (l'estimation est basée sur les derniers chiffres disponibles, datant de 2021). Une situation qui se retrouve dans de très nombreuses communes situées près de la frontière. A Zwischbergen (VS) et Castel San Pietro (TI), par exemple, ce pourcentage dépasse 80%, tandis qu'à Grens (VD), Stabio (TI), Boncourt (JU) et Novazzano (TI), plus de 70% des emplois sont occupés par des travailleurs étrangers.
Comme la forte présence de frontaliers en terres romandes le suggère, la plupart des travailleurs étrangers actifs en Suisse sont domiciliés en France: ils sont près de 230 000, soit 58% du total – un gros tiers desquels habitent en Haute-Savoie.
Une part relativement importante de frontaliers résident également en Italie, où ils sont environ 91 000 (23% du total), et en Allemagne, d'où viennent 16% des travailleurs étrangers actifs en Suisse, soit quelque 65 000.