Les faits remontent à mercredi dernier. Un père de famille suisse qui faisait la queue à la station-service de Saint-Julien-en-Genevois, en Haute-Savoie, s'est fait poignarder à six reprises.
L'agresseur, originaire du lieu, est âgé de 20 ans. Retrouvé par la police, il a été incarcéré à la maison d'arrêt de Bonneville. Le père de famille, quant à lui, a été transporté d'urgence aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), son pronostic vital engagé.
Selon les premiers éléments de l'enquête relayés par France Bleu et d'autres médias français, «le jeune homme n'aurait pas supporté qu'une voiture, immatriculée en Suisse, lui passe devant à la pompe».
De son côté, La Tribune de Genève a recueilli le témoignage de la victime, miraculeusement hors de danger. L'homme a pourtant frôlé la mort. Et pour cause, «les coups ayant été portés dans des zones vitales», dans le dos, le cou et le ventre.
L'agression a eu lieu devant les yeux horrifiés de sa compagne et de ses enfants, assis à l'arrière de la voiture. L'homme a passé la nuit de mercredi à jeudi en bloc opératoire. Et la famille, sitôt le patriarche hors de danger, de rectifier:
Le père de famille aurait tenté de faire valoir ses droits: chacun doit attendre son tour. Mais le jeune homme ne l'aurait pas entendu de cette oreille:
Le Suisse ne s'est pas rendu compte tout de suite de la gravité de ce qu'il vivait:
Mais le plus choquant, pour la petite famille, reste la passivité des autres clients, qui n'ont rien fait pour leur venir en aide:
Comment en est-on arrivé à des actes si graves? Selon les témoignages des clients de la station recueillis par la TdG, un mauvais agencement des infrastructures serait la cause de nombreuses algarades. En effet, deux files mal définies semblent permettre trop facilement à des «petits malins» de couper la politesse.
En août, le sénateur de Haute-Savoie Loïc Hervé fustigeait les Suisses en quête d'un prix du gasoil plus clément, qui s'amassent par grappes dans les stations frontalières de Haute-Savoie.
Mais, surtout, le civisme en période de crise et de pénurie s'amenuise comme peau de chagrin. Et désormais, entre peur d'une pénurie de carburant et hausse des prix, les files d'attente ne font que se rallonger, nourrissant les rancoeurs de voisinage.
(*nom d'emprunt utilisé par la TdG)
(jod)