En pleine campagne de recrutement, le Parti communiste révolutionnaire (PCR) s’est fait mettre à la porte de l’Université de Genève (Unige), a appris watson.
Cela s’est passé il y a quelques jours, nous confie une source universitaire. Considérant qu’il s’agissait d’une «opération de prosélytisme politique», l’Unige y a mis fin. «Le prosélytisme, qu’il soit politique ou religieux, n’a pas sa place dans notre université», explique notre source.
La décision prise par l’Unige tranche avec l’apparente permissivité de l’Université de Fribourg. A notre connaissance, l'alma mater fribourgeoise n’a pas interdit la campagne de recrutement prévue par le même PCR samedi 24 février dans ses locaux. Une «Ecole Lénine» à l’enseigne du PCR doit en effet s'y tenir à cette date, comme watson l’indiquait mercredi.👇
Tout autre avait été la réaction de l’Université de Genève en septembre dernier. Alors que le futur PCR, sous le nom à l’époque de L’Etincelle (Der Funke en allemand), lançait une «offensive marxiste» dont watson avait rendu compte, l’Unige avait autorisé une première session de formation au marxisme dans ses locaux. Elle avait eu lieu dans une salle gérée par l’Asema, une association étudiante d’obédience marxiste reconnue par l’Unige. Il était pourtant bien clair déjà qu’on avait affaire à du prosélytisme politique. Le mot d’ordre de L’Etincelle-Der Funke ne laissait planer aucun doute: «Es-tu communiste? Rejoins-nous!» Mais l’objectif de créer un parti n’était pas encore explicitement affiché.
«Nous faisons la distinction entre une association étudiante comme l’Asema, qui fonctionne davantage comme un cercle de sympathisants, et un parti politique», précise notre source de l’Unige.
watson a joint Caspar Oertli, responsable de la «campagne de lancement» du Parti communiste révolutionnaire. S’agissant de la décision de l’Université de Genève, il parle d’«un malentendu qui a pu se produire lors de la demande de réservation d’un emplacement pour y installer notre stand». Il estime «légitime» qu’une campagne de recrutement (un terme qu'il ne reprend pas à son compte) puisse avoir lieu dans un cadre universitaire.
Selon Caspar Oertli, le PCR compte aujourd’hui environ 280 membres, soit 80 de plus que les 200 rassemblés lors d'une première réunion publique le 10 février à Bienne. Le but est d'atteindre le nombre de 500 pour le congrès fondateur du PCR prévu au mois de mai.