Altercation entre un élu UDC et un prof de l'UNIL
Mardi 7 mai aux alentours de 14h45, une altercation a éclaté à l’Université de Lausanne (Unil), à l’endroit occupé par des militants propalestiniens, dans le bâtiment Géopolis. Cette prise de bec a opposé le conseiller communal UDC lausannois Thibault Schaller et quelques-uns des occupants, ainsi que le professeur de sociologie Olivier Fillieule, soutien au mouvement d’occupation. watson a joint les parties pour recueillir leur version respective.
D’après Thibault Schaller, Olivier Fillieule lui aurait tenu des propos menaçants.
Joint par watson, Olivier Fillieule dément.
Le même jour, dans la soirée, Thibault Schaller a écrit un e-mail au recteur de l’Unil, Frédéric Herman, où il affirme avoir été «menacé physiquement, devant témoins, par le professeur Olivier Fillieule, et intimidé par des occupants». Cet e-mail est une longue description de faits allégués, ainsi qu’une occasion pour son auteur de se dire «préoccupé par la situation, notamment sécuritaire, de l’occupation de l’Unil».
Le recteur a répondu à Thibault Schaller, ce mercredi matin, peu avant 8 heures. Dans son courriel, Frédéric Herman déclare être «désolé de lire vos lignes». Il ajoute:
Voyons le déroulement des faits tels que rapportés par Thibault Schaller. Agé de 33 ans, l'élu communal UDC est étudiant en bachelor à la faculté des lettres de l’Unil. Après un premier échec au gymnase, il a travaillé, puis repris des études. Ce mardi matin, il se rend avec un ami, étudiant à l’Unil également, au premier étage de l’atrium de Géopolis, où les occupants propalestiniens se se sont installés. «J’y allais pour jeter un coup d’œil», dit-il.
Lui et son camarade étaient habillés «normalement». «Je portais un pantalon beige et un t-shirt noir de la marque Edelvetica. Mon ami a sorti son Natel pour prendre des photos.» Avec quelle intention?
«C’est alors, raconte-t-il, qu’une jeune femme faisant partie des occupants et se trouvant en contrebas dans l’atrium nous a dit, parlant dans un micro, que la presse n’avait pas le droit de prendre des photos. Les occupants semblaient être au même moment en réunion, où il était question, notamment, autant que j’ai pu l'entendre, d’évacuation.»
«Dehors les fachos»
Reconnu par une partie de l'assemblée, Thibault Schaller s'est fait traiter de «facho». «"Dehors les fachos", ont-ils crié à plusieurs reprises à notre endroit en tapant dans les mains. J’ai répondu par un salut à trois doigts, le salut du serment du Grütli, comme un geste de résistance, pour leur montrer que je n'allais pas me coucher devant la foule hostile.»
Thibault Schaller est connu des milieux antifas. Il y a quatre ans, le site Renversé avait publié un article intitulé: «Le Jeune UDC vaudois Thibault Schaller s’est de nouveau affiché en t-shirt néonazi» L’élu lausannois dément avoir de «quelconques sympathies néonazies». «C’était un t-shirt d’un groupe black metal (réd: Wotanjugend), avec un look nationaliste, rien d’autre. Le site Renversé a cherché à me nuire», affirme-t-il.
Reprenons la narration des faits de la journée de mardi. Après le salut à trois doigts, un militant propalestinien est monté à l’étage pour demander aux deux étudiants d’effacer les photos.
Un groupe de «cinq ou six individus», également des occupants, sont montés à leur tour à l'étage. Parmi eux, il y avait Olivier Fillieule.
Thibault Schaller poursuit:
La version recueillie par watson auprès d’Olivier Fillieule varie sur l'accusation de menace verbale: «C’est totalement faux», comme déjà dit plus haut de sa part. Pour le reste, les versions concordent plutôt.
Olivier Fillieule l’assure:
Thibault Schaller, indépendamment des versions qui s'opposent sur le point fort de l'altercation, cherche-t-il à faire un coup politique? Mercredi en début d'après-midi, il adressait un nouvel e-mail au rectorat:
Thibault Schaller dit avoir été menacé verbalement devant témoins. Peut-être les sollicitera-t-il.
