Le succès de la conférence de paix pour l'Ukraine en Suisse dépend largement des pays qui y participeront. Il est notamment question de savoir si le président américain Joe Biden viendra au Bürgenstock. Selon le ministre suisse des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, la participation de l'Américain serait «centrale».
Rappelons qu'à l'initiative de ce sommet, on retrouve la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky, à Berne, en janvier. C'était le point de départ d'un marathon diplomatique, histoire de convaincre un maximum de participants. Et rien n'est encore gagné.
La Maison Blanche n'a pas encore confirmé si le président Joe Biden participera à la conférence de paix. Un responsable sous couvert d'anonymat a expliqué: «Nous n'avons pas encore décidé qui du gouvernement américain pourrait participer au sommet». Il n'y a aucun plan de voyage du président des Etats-Unis en ce sens qui puisse être rendu public pour l'heure, a déclaré le conseiller.
Se basant sur des indiscrétions, l'agence italienne Ansa affirme, pour sa part, que Joe Biden pourrait y participer après le sommet des dirigeants du G7 programmé du 13 au 15 juin en Italie. Et toujours selon cette même source, les dirigeants de 80 à 100 pays d'Europe, d'Afrique, d'Amérique latine et du Moyen-Orient seraient attendus au Bürgenstock.
Il ne semble pas que la Russie se laisse convaincre de participer à la conférence de paix. Ignazio Cassis a confirmé mercredi que les Russes «ne prévoient pas actuellement de participer au processus». Cependant, Le conseiller fédéral s'est entretenu avec le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov – la Russie a d'ailleurs été le premier pays après l'Ukraine avec lequel Cassis a cherché à dialoguer.
L'ambassade de Russie à Berne a confirmé que Moscou n'était pas intéressée par une participation. Aucune invitation n'a été reçue de la part de la Suisse et même si cela devait encore arriver, la partie russe ne l'accepterait pas, a-t-elle indiqué dans une déclaration aux médias. La rencontre au Bürgenstock ne sera qu'une nouvelle série de consultations stériles qui n'aboutiront à aucun résultat concret, estime-t-elle. Notons que l'ambassadeur de Russie à l'ONU, à Genève, avait encore déclaré fin mars ne pas «voir de place pour des bons offices suisses pour le moment».
Le diplomate a reproché à Berne non seulement les sanctions et son éloignement, selon lui, de la «neutralité», mais aussi les discussions actuelles pour utiliser les fonds «volés» aux Russes qu'elle a gelés, soit environ 7 milliards de francs.
La participation de la Chine est également importante pour le succès du sommet. Le pays a son propre plan de paix qui, selon Ignazio Cassis, devrait faire partie des discussions lors du sommet. Le ministère chinois des Affaires étrangères s'est exprimé positivement sur son site web concernant une participation. «Cela signifie pour nous: "objectif atteint"», a souligné le conseiller fédéral hier. Dans un entretien avec la NZZ, l'ambassadeur de Chine en Suisse, Wang Shihting, a également déclaré:
Toutefois, la question adressée à l'ambassade de Chine à Berne pour savoir si le pays participera à la conférence de paix est restée sans réponse.
Ni la présidente de la Confédération Viola Amherd ni Ignazio Cassis n'ont confirmé ou démenti des noms d'invités lors de la conférence de presse. Il est encore trop tôt pour cela. (jah / avec ats, cap et rr)
