«La Suisse est dans une position singulière dans les crises humanitaires», a affirmé jeudi Jonathan Gutman, dont le cousin Eviatar David fait partie des otages. Le jeune homme de 23 ans se trouvait au festival de musique où des centaines de civils ont été tués. Deux vidéos authentifiées le montrent le même jour, indemne. La première, attachée au sol. La seconde, marchant à Gaza avec d'autres otages.
Eviatar travaillait dans un café. «C'est une personne remarquable. Il a toujours été une aide pour ceux qui sont avec lui. Je suis certain qu'il l'est également en captivité», dit son cousin.
«Le Hamas pourrait ne pas vouloir négocier avec la Suisse et nous souhaitons que toutes les possibilités restent ouvertes pour faire sortir les otages», met en garde Jonathan Gutman, alors que le Conseil fédéral a récemment annoncé vouloir pouvoir mettre cette organisation sur une liste d'entités terroristes.
Selon lui, la Suisse peut être utile pour obtenir des preuves auprès du Hamas que les otages ne sont pas décédés
«Nous avons besoin de la puissance de la neutralité suisse», renchérit de son côté Noam Har Tzvi, qui représente la famille d'une de ses amies. «Nous cherchons les meilleures solutions» et la Suisse, comme d'autres pays européens, peut «nous aider», ajoute-t-elle, émue. Les dix membres de la même famille se trouvaient dans un kibboutz. La plupart sont binationaux, aussi ressortissants de pays européens. Certains sont sexagénaires, d'autres des bébés. Trois ont été désormais identifiés comme tués dans les attaques.
«La raison pour laquelle nous sommes ici en Europe est d'obtenir davantage d'indications», explique Jonathan Gutman. «Je ne suis pas sûr qu'il serait sage d'en parler davantage», ajoute-t-il, admettant avoir déjà reçu des informations. L'organisation s'est engagée à contacter directement la famille en cas de nouvelles indications, explique Jonathan Gutman, qui reste prudent.
Accompagné de Noam Har Tzvi, ils sont venus de République tchèque, pour rencontrer les autorités suisses mercredi à Berne. Jeudi, ils ont discuté à Genève avec la présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Mirjana Spoljaric, avant de se rendre vendredi à Zurich. Ils seront rejoints dans leurs efforts par quatre proches d'otages qui arriveront vendredi depuis Israël. Ils doivent rencontrer la présidente du CICR et le Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk à Genève.
En cas de guerre totale, Jonathan Gutman se dit prêt à combattre en Israël. Face à une organisation «indéfendable», il fait également remarquer que «tout le monde est prisonnier», «ceux qui ont été attaqués» comme la population palestinienne assiégée à Gaza. (mbr/ats)