La limite entre les discussions publiques et privés est parfois ténue sur les groupes WhatsApp, surtout s'il s'agit d'un groupe dans lequel se trouvent vos collègues. Il suffit de se souvenir de l'affaire Christian Lüscher et de ses remarques sexistes pour s'en faire une petite idée 👇🏽.
Mais le cas de cette quadragénaire, ancienne employée de l'aéroport de Genève est significatif de certaines dérives dans le monde professionnel. Ainsi, comme le révèle la Tribune de Genève, une collaboratrice, employée depuis 2007, a dénoncé des «plaisanteries méprisantes au sein du service dès 2019» selon le syndicat qui défend son dossier. Une procédure pénale et une enquête interne plus tard, résultat des courses: ordonnance de non-entrée en matière.
Selon La Tribune de Genève, la collaboratrice employée depuis 2007 tente de revaloriser son poste depuis plusieurs années, sans succès, puis elle se retrouve en congé maladie durant plus d'un an, selon le syndicat SSP Aéroport. C'est à son retour au travail, après son arrêt, qu'elle demande de changer de service évoquant un «climat de travail hostile». Elle révèlera à son employeur l'existence d'un groupe WhatsApp, dont sa cheffe est également membre et dans lequel «sont échangés des images à caractère raciste et sexiste» selon son avocate Me Laïla Batou. La quadragénaire obtient un nouvel entretien auprès de son employeur, mais dans l'intervalle, il lui annonce la suppression de son poste.
Le quotidien genevois a consulté les images incriminées.
Il poursuit en évoquant des images qui tournent en dérision certaines nationalités, dont des Chinois ou des Portugais. Les collègues qui fréquentaient le groupe s'étaient aussi moqués de personnes en situation de handicap.
(L'article ci-dessous vous rappelle ce qui est punissable ou non dans un groupe WhatsApp 👇🏽)
L'aéroport de Genève a effectué lui-même une dénonciation pénale. Ainsi, l'une des images dénoncées par l'employée «évoquerait des rapports sexuels avec des mineurs», une enquête de police est menée, les collègues sont auditionnés, mais la justice a conclu qu'il n'y a rien de pénalement répréhensible. La justice a donc rendu une ordonnance de non-entrée en matière. Une enquête interne sera aussi lancée par l'aéroport et a déterminé l'absence de harcèlement et «l'inexistence d'images racistes ou sexuelles stigmatisant et les femmes noires». Le rapport d'enquête explique aussi que les images sont «sans particularité »et reflètent « le quotidien d'une équipe soudée».
L'avocate représentant l'ancienne employée explique que l'enquête a été «menée à l'envers», car l'employée ayant été auditionnée après les personnes mises en cause vu ses problèmes de santé. Maître Laïla Batou compte toutefois saisir la commission de recours de l'aéroport, ajoutant:
Du côté de la direction de l'aéroport de Genève, on ne fait aucun commentaire, mais on conteste toutefois le motif et les circonstances du licenciement de son ex-employée.
(cru)