Pourquoi la propriété devient plus avantageuse pour les Suisses
Alors que la Confédération a enregistré l'année dernière une immigration nette de 100 000 personnes - un niveau historiquement élevé - le nombre de permis de construire d'appartements a chuté à un plus bas sur 20 ans. La situation ne devrait pas beaucoup changer cette année, même avec le ralentissement conjoncturel qui attire justement les travailleurs étrangers vers la Suisse dont l'économie est plus résiliente que dans les pays voisins.
Moins de locations, plus d'achats
Après une hausse d'environ 5% des loyers proposés en 2023, le coût du logement devrait aussi «fortement se renchérir» en 2024.
La pénurie de logements concerne toute la Suisse, mais elle se concentre particulièrement sur les centres urbains. Le taux de vacance s'est ainsi établi à 1,2% en moyenne dans le pays l'année dernière, avec des taux particulièrement bas dans la région zurichoise (0,6%), la Suisse centrale (0,7%) et l'Arc lémanique (0,7%). «Presque tout ce qui vient sur le marché est très rapidement absorbé», souligne Raiffeisen.
Parallèlement à cette situation, l'achat d'appartements ou de maisons redevient plus intéressant. Les experts de l'établissement st-gallois anticipent d'ici la fin de l'année une ou deux baisses du taux directeur par la Banque nationale suisse (BNS). Les hypothèques à taux fixes réagissent à ces attentes et ont déjà baissé. En janvier, les taux hypothécaires ont en effet enregistré une nette baisse sur l'ensemble des durées, avait constaté le portail comparatif financier Comparis.ch.
La dynamique des prix a elle aussi ralenti après des années de forte croissance. Fin 2021 au sortir de la pandémie de Covid-19, les prix du logements s'étaient envolés d'environ 9%. La fin de cette course à la propriété et la hausse des taux ont par contre freiné cette tendance, la hausse n'atteignant plus que 4% fin 2023, selon Raiffeisen. «De premiers signes indiquant une stabilisation des prix apparaissent cependant».
Avec la poursuite de l'envolée des loyers et la baisse du coût des hypothèques, l'avantage devrait donc revenir à l'achat au détriment de la location, ont conclu les experts de la banque. (mbr/ats)