Les prêtres allemands sont partis dans une petite fronde contre le Vatican. Depuis ce week-end, ils mènent une «campagne» de bénédiction ouverte à tous les couples homosexuels, une pratique pourtant interdite par l'Eglise catholique. En Suisse, seul un prêtre zurichois semble avoir suivi l'action (si vous lisez l'allemand, watson vous raconte ça ici).
Cette mobilisation des prêtres, une centaine selon les chiffres de lundi, est une réaction à une note du Vatican publiée à la mi-mars. Rédigée par la Congrégation pour la doctrine de la foi, elle rappelait le caractère «illicite» de la bénédiction des couples homosexuels.
«La doctrine catholique légitime uniquement le sacrement du mariage pour tous les couples. Des hétérosexuels vivant en concubinage, par exemple, sont tout aussi illégitimes que des homosexuels, selon la tradition.» C'est Anne-Claire Rivollet qui le dit. Elle est responsable de la pastorale des couples et des familles pour l'Eglise catholique de Genève. Elle y a aussi ouvert un espace de rencontre inclusif pour les LGBTQIA+.
Du coup, bénir un couple qui ne s'est pas marié à l'église est aussi contraire à la doctrine.
Bien qu'elle ne promeuve pas haut et fort la «campagne» de bénédiction en cours, Anne-Claire Rivollet peut comprendre que certains couples désirent rencontrer un prêtre qui est prêt à braver l'interdit:
Ces amoureux du même sexe auraient aussi, selon elle, besoin d'une certaine reconnaissance par Dieu. Ou encore l'envie de «faire avancer l'Eglise catholique», dans une démarche sociétale.
Depuis la publication de la note controversée du Vatican, des voix se sont élevées un peu partout avant que les actions allemandes (et zurichoises) n'aient lieu. Des signes d'une modernisation de l'Eglise? Anne-Claire Rivollet n'est pas aussi catégorique: «Il y a des moyens plus subtils que ceux utilisés par ces prêtres pour la faire avancer». La responsable pastorale est pourtant convaincue que ces controverses amèneront indirectement plus d'ouverture:
Il en revient à l'Eglise de trouver la bonne solution dans ce débat délicat. Et ça ne devrait pas être pour tout de suite.