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Des Suissesses se coupent les cheveux en soutien aux Iraniennes

Esther Mamarbachi, Lauriane Gilliéron, Brigitte Rosset, Micheline Calmy-Rey et d'autres Suissesses se coupent les cheveux en solidarité avec les Iraniennes.
Après les personnalités françaises, des Suissesses ont elles aussi empoigné les ciseaux en vidéo.Image: captures d'écran instagram

Qui sont ces people suisses qui se coupent les cheveux pour les Iraniennes?

Sonia Grimm, Micheline Calmy-Rey, Esther Mamarbachi, Lauriane Gilliéron et de nombreuses autres personnalités suisses se sont coupé une mèche de cheveux pour afficher leur solidarité avec les femmes iraniennes. Une vidéo qui fait écho à une autre, réalisée début octobre par des stars françaises.
19.10.2022, 19:24
Margaux Habert
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La mort de Mahsa Amini, trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des mœurs pour avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique, a déclenché un mouvement de contestation en Iran. Depuis la mort de la jeune femme de 22 ans, les Iraniennes se soulèvent contre le régime islamique, brûlant leur voile et se coupant les cheveux. La contestation a, depuis, trouvé un écho à l'international. En France, notamment, des personnalités se sont coupé une mèche de cheveux en signe de solidarité.

Des Suissesses ont, elles aussi, empoigné les ciseaux en vidéo. On y voit, par exemple, l’ancienne présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey, des artistes comme Brigitte Rosset ou Sonia Grimm, ou des avocates comme Yaël Hayat:

Vidéo: watson

Ce sont trois avocates genevoises qui sont à l'origine de la vidéo. «Notre motivation est simple: selon nous, le relais médiatique à l'international est mineur, alors que, selon les contacts que nous avons pu avoir sur place, les manifestations, rejointes par des étudiantes, des hommes et même des écolières, ont essaimé à travers tout le pays», nous dit l'une des initiatrices, qui préfère ne pas donner son nom pour ne mettre la lumière que sur la cause elle-même.

Lauriane Gilliéron, ancienne Miss Suisse, actrice et animatrice radio sur LFM, fait aussi partie des Suissesses qui se sont coupé une mèche. Elle dit avoir d'abord hésité à participer à la vidéo, se sentant impuissante face à la situation.

«Ces avocates genevoises m’ont expliqué que sur place, des Iraniennes, certaines emprisonnées, avaient réussi à visionner ces vidéos de solidarité et que cela leur donnait du courage. Il devenait évident pour moi de leur apporter mon soutien»
Lauriane Gilliéron, ancienne Miss Suisse, actrice et animatrice radio sur LFM

Un appel à poursuivre le combat, ici aussi

Pour les initiatrices, relâcher la pression, c'est condamner les Iraniennes à mort. Les trois avocates espèrent, par leur geste et le relais médiatique qu'il suscite, continuer à attirer l'attention sur l'Iran. Elles soulignent qu'il ne s'agit pas «juste» d'une question de religion.

«C'est une révolte pour la liberté de choix. Mais maintenant, cela s’est mué en une révolte pour faire tomber la République Islamique. A chaque seconde, une femme qui ne porte pas le voile est sur le qui-vive. Ça fait partie de l'ADN de ce régime, vous pouvez vous faire arrêter pour n'importe quoi, faire dix ans de prison pour avoir chanté un air contestataire...»
L'une des trois avocates genevoises

Leila Delarive, entrepreneure vaudoise d'origine iranienne et avocate, n'a pas hésité à prendre part au mouvement. «Le combat de ces femmes courageuses résonne en chacune de nous. Je me sens démunie et triste lorsque je vois toutes ces vidéos circuler sur les réseaux sociaux, où des femmes sont battues, parfois à mort, parce qu’elles revendiquent le droit de vivre librement, et non plus sous la contrainte religieuse.»

Un risque pour les Iraniennes à l'étranger aussi

La Vaudoise souligne que la répression ne s'arrête pas aux frontières de l'Iran: «Le spectre de la répression existe aussi à l’étranger. Toute ressortissante iranienne, même bi-nationale, qui prend parti, risque un jour de subir une détention arbitraire ou d’autres mesures de rétorsion si elle venait à voyager en Iran à l’avenir...»

L'une des avocates à l'origine de la vidéo sait que leur geste en laisse certains perplexes. Mais qu’importe.

«Les manifestations de soutien, même symboliques, qui parviennent aux Iraniens depuis l’étranger ont un impact fort. Ils se sentent soutenus et cela, nous l’espérons, contribuera à ce que le courage inouï du peuple iranien se solde par sa victoire sur un régime tyrannique et sanguinaire»
L'une des trois avocates genevoises

Elle rappelle que tous les jours, des manifestations ont lieu en Iran. A Téhéran, mais aussi dans des régions plus reculées, même si les médias iraniens n'en montrent peu et que la communication est rendue difficile entre le pays et l'extérieur, notamment en raison des coupures régulières des réseaux sociaux. «On parle de femmes et d'enfants qui se font tuer!»

Selon un dernier bilan de l'ONG Iran Human Rights, au moins 122 personnes ont perdu la vie dans des manifestations en Iran. Par ailleurs, la ville de Zahedan dans le sud-est du pays a été touchée par plusieurs jours de violences déclenchées le 30 septembre lors de manifestations contre le viol d'une jeune fille imputé à un policier, qui ont fait au moins 93 morts selon l'ONG. Parmi les morts dans ces manifestations figurent 27 enfants, a indiqué l'Iran Human Rights lundi dans son dernier bilan.

Des manifestations, en Iran et ailleurs

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Des manifestations, en Iran et ailleurs
Des Iraniennes tiennent des photos de Mahsa Amini, les mains peintes en rouge, lors d'une manifestation devant le consulat d'Iran suite à la mort de Mahsa Amini, à Istanbul, en Turquie, le 17 octobre 2022.
source: epa / sedat suna
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Il a une solution simple pour financer la 13ᵉ rente AVS
Les revenus de l'AVS sont imposables: la Confédération et les cantons recevront ainsi plus de 700 millions d'impôts supplémentaires grâce à la 13ᵉ rente AVS. Les syndicats veulent récupérer cet argent pour l'AVS. Un conseiller national PLR va également dans cette direction.

«Le fait est que la 13ᵉ rente AVS fait entrer de l'argent du contribuable supplémentaire dans les caisses des cantons», déclare Daniel Lampart, «ce n'est certainement pas ce que les votants avaient l'intention de faire». L'économiste en chef de l'Union syndicale suisse agite donc des plans pour récupérer cet argent pour le financement à long terme de l'AVS.

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