C’est le branle-bas de combat? « Oui, c’est le branle-bas de combat.» Le président du PLR genevois Bertrand Reich veut donner le dernier mot «à la population» après la décision du conseil municipal de la ville de Genève autorisant le port du burkini dans les piscines publiques. En avant pour le référendum! La droite est remontée comme un coucou contre la gauche qui a fait voter la modification du règlement des bassins municipaux ouvrant les portes au maillot de bain intégral dit musulman.
Chaud bouillante, la droite. Mais qui sera son général Dufour dans cette guerre référendaire (40 jours pour récolter 3200 signatures)? «C’est notre combat, il ne faut pas qu’ils nous le piquent», prévient le conseiller municipal UDC Vincent Schaller.
On ne peut ôter à l’UDC que c’est elle qui a menacé la première d’un référendum si le conseil municipal, 80 élus majoritairement de gauche, adoptait l’amendement autorisant de facto la baignade en burkini.
Des assemblées générales doivent prochainement décider de l’engagement des partis de droite et du centre dans la bataille référendaire, mais l'envie y est. «Je ne sais pas pour mon parti, mais je sais que moi, je me lancerai», annonce l’élue municipale Danièle Magnin, du Mouvement des citoyens genevois (MCG), un parti réputé «anti-frontaliers ».
Ses arguments:
Tunisienne par son père, Alia Chaker Mangeat siège sur les bancs du Centre. «L'actuel règlement des piscines convient très bien, il n’a pas besoin d’être changé», estime cette avocate fiscaliste. Elle ajoute:
Des partis opposés à l’amendement voté lundi par la gauche municipale (PS, Les Verts, Ensemble à gauche), Le Centre sera peut-être le plus réticent à faire front référendaire commun. Il ne voudrait pas être associé à des propos pouvant passer pour racistes ou islamophobes.
D’où cette inconnue: y aura-t-il un ou plusieurs comités référendaires, alors que l’objectif est le même? «Quand bien même ce serait le cas, il ne serait pas nécessaire que chaque comité récolte 3200 signatures séparément. Les paraphes recueillis par les uns et les autres s’additionneraient», assure l’élu UDC Vincent Schaller.
Ce référendum annoncé, bien que valant pour la ville de Genève, va à coup sûr pimenter la campagne des élections cantonales d’avril. «Les candidats UDC au Grand Conseil peuvent dire merci à Holenweg (réd: l’élu municipal PS Pascal Holenweg, à l’origine de l’amendement décrié). Grâce à lui et à la grogne suscitée dans l’électorat par cette affaire de burkini, ils vont très certainement obtenir le quorum de voix leur donnant accès au parlement cantonal», prédit l’élue municipale PLR Michèle Roullet.
Celui qui fait figure d'«idiot utile des islamistes» aux yeux des vaincus de lundi, le socialiste Pascal Holenweg, a de la repartie: