Voici pourquoi le Conseil des Etats n'a pas reconnu la Palestine
Les conditions ne sont actuellement pas réunies pour que la Suisse reconnaisse l'Etat de Palestine, estime le Conseil des Etats. Il a refusé mardi de donner suite à une initiative cantonale genevoise en ce sens, par 27 voix contre 17.
Les dernières élections législatives palestiniennes remontent à 2006 et ont été remportées par le Hamas, que le Parlement a décidé en décembre dernier d'interdire pour cinq ans, a rappelé Marco Chiesa (UDC/TI) pour la commission. Aucune autorité n'est en mesure d'assumer la responsabilité de l'Etat et d'assurer la paix et la sécurité en Palestine.
Donner suite à ce texte irait en outre à contre-courant de la stratégie du Conseil fédéral, à qui il revient de reconnaître ou non un Etat, a complété le Tessinois.
Si la Suisse veut être crédible par rapport à la solution à deux États, elle doit s'associer au processus en cours de reconnaissance de la Palestine, qui s'inscrit comme un préalable à la paix, a opposé Carlo Sommaruga (PS/GE).
De nombreux pays reconnaissent déjà la Palestine et d'autres, dont la France, la reconnaîtront prochainement. Si la Suisse veut être crédible par rapport à la solution à deux États, elle doit s'associer à ce processus en cours de reconnaissance, estime Carlo Sommaruga.
Question politique ou juridique?
Isabelle Chassot (C/FR) a rappelé qu'elle s'était abstenue lors du vote en commission. Mais, au vu des événements intervenus depuis, notamment la situation catastrophique à Gaza et le projet d'annexion qui menace la continuité territoriale de la Palestine, la reconnaître comme Etat est la seule manière de donner une chance à la solution à deux Etats, a complété la Fribourgeoise.
Il s'agit d'une question politique et non juridique comme veut le faire croire la majorité, a encore noté Carlo Sommaruga. Pour Mauro Poggia, il en va également de la crédibilité de la Suisse sur la scène internationale. Ils n'ont pas été suivis.
(jah/acu/ats)
