Quatre apprentis de La Poste volaient des personnes âgées à Genève
«Une vieille affaire», «oubliée sous une pile», vient d'être clôturée à Genève. C'est une série d'ordonnances pénales qui a mis fin à une arnaque commise entre 2018 et 2019. Ces deux années-là, quatre apprentis de La Poste ont mis en place un système astucieux pour gagner de l'argent.
Dans les succursales postales des Pâquis, de Chêne-Bourg ou de Balexert, les jeunes employés, qui agissaient de conserve, selon la Tribune de Genève qui a eu accès aux jugements, étaient bien rodés. Ils subtilisaient, volaient ou copiaient les cartes bancaires de leurs clients au guichet, puis les réutilisaient à leur gré. Notamment pour acheter des biens sur internet.
On peut lister des vêtements de marque, pulls Lacoste ou veste Adidas, mais aussi des achats dans des fastfoods ou des sorties au Bowling. L'un des apprentis a même utilisé une carte pour effectuer des achats sur un site pornographique.
Adresses e-mail fictives, commandes livrées dans des points relais, montants systématiquement inférieurs à 500 francs pour éviter les contrôles, les apprentis étaient prudents. Mais même à coup de petits montants, le préjudice est bien réel. L'un des apprentis a ainsi volé pour plus 12 000 francs, en au moins 16 opérations.
Du côté des victimes, si l'ordonnance ne précise pas le profil des victimes, elles étaient souvent des personnes âgées, des octogénaires, voire nonagénaire dans un cas.
Une justice genevoise très lente
Il aura fallu près de six ans pour que la justice tranche. L’enquête, ouverte par un premier procureur avant d’être reprise par un autre, a connu de longs moments d’inertie. Certaines auditions remontent à 2020 ou 2021, mais les condamnations n’ont été prononcées qu’à l’été 2025. «Une vieille affaire», résume l’un des avocats, évoquant un dossier «oublié sous une pile» avant d’être repris «efficacement» par le dernier magistrat.
Et ce retard a pesé sur les sanctions: les ordonnances pénales notent que «l’intérêt à punir [avait] sensiblement diminué en raison du temps écoulé». Deux anciens apprentis ont ainsi écopé de 60 jours-amende avec sursis, tandis que les deux autres ont été condamnés à 1 000 francs d’amende chacun. Les avocats des prévenus n’ont pas souhaité commenter, l’un d’eux souligne simplement:
(hun)
