Mercredi, 23 heures 30. Des employés du McDonald's de la rue de Bourg, à Lausanne, passent la serpillère sur des restes de traces rouges et tentent de nettoyer leur grand paillasson recouvert de taches écarlates.
Quelques heures plus tôt, vers 21 heures, l'enseigne est la cible d'actes de vandalisme. De la peinture rouge et des flyers sont jetés dans l'entrée du fast-food, situé au centre-ville, près du pont Bessières. En toile de fond, le conflit israélo-palestinien, et le positionnement supposé de la marque.
Contactée, la porte-parole de McDonald's Suisse nous confirme qu'il s'agit du premier cas du genre en Suisse.
L'action a été brève et s'est déroulée dans le calme. La police a été appelée sur place et a ouvert une enquête. L'entreprise n'a pour l'heure pas déposé plainte, elle nous indique qu'elle prendra éventuellement cette décision plus tard et ne communique pas davantage en raison de l'enquête policière en cours.
Mais alors, comment expliquer cet acte de vandalisme survenu mercredi à Lausanne, et qui vient allonger la liste d'attaques similaires observées dans d'autres pays? La célèbre enseigne de fast-food prendrait-elle position dans le conflit au Moyen-Orient, comme l'affirment certains manifestants propalestiniens dans les rues et sur les réseaux sociaux depuis plusieurs semaines?
Car si McDonald's Corporation, la maison mère, ne prend pas position dans la guerre au Moyen-Orient, des initiatives locales, notamment en Israël, ont provoqué l'ire des pro-palestiniens. Courant octobre, McDonald Israël avait annoncé fournir des milliers de repas gratuits aux soldats israéliens ainsi qu'aux hôpitaux de l'Etat hébreu. Suite à cette initiative locale, des soutiens pro-palestiniens ont accusé l'enseigne de fast-food de ne pas faire preuve de solidarité envers les Gazaouis.
Avant le restaurant lausannois, d'autres ont été vandalisés à l'étranger. À Lyon, en France, le soir de Halloween, des personnes vêtues de noir ont tagué les murs d'un établissement de la chaîne de fast-food. Des actes de vandalisme ont aussi été signalés en Angleterre, notamment le 30 octobre dernier, lorsqu'un militant propalestinien a jeté un carton rempli de souris aux couleurs rouges, vertes et noires, celles du drapeau palestinien, dans une enseigne de Birmingham.
Plus tôt dans le mois, des manifestants avaient déjà scandé «Libérez la Palestine» et «Boycottez McDonald's» devant une enseigne de Bristol. Le hashtag #BoycottMcDonalds est également en tendance sur les réseaux sociaux et vise à encourager les gens à arrêter de manger dans les chaînes de restauration rapide.
En plus de McDonald's, d'autres grandes marques ont été frappées d'un appel au boycott. C'est le cas entre autres de Starbucks ou de Coca-Cola, accusés de soutenir moralement ou financièrement l'armée israélienne. Ce mouvement de boycott a aussi touché l'industrie du cinéma, suite aux dons de la Walt Disney Company à des organisations d'aide humanitaire en Israël.