L'année dernière, un peu plus de 9% de la population helvétique a changé de logement, soit quelque 695 000 personnes. Il s'agit du taux le plus faible depuis plus d'une décennie, rapporte ce lundi l'Office fédéral de la statistique (OFS). Alors que la migration internationale ne fait qu'augmenter depuis 2020, les déménagements à l'intérieur du pays ont fortement diminué.
Les chiffres de l'OFS montrent d'importantes différences au niveau local. En effet, le taux de déménagement change sensiblement d'une commune à l'autre, comme le montre la carte ci-dessous:
Une tendance claire saute aux yeux. La population urbaine déménage nettement plus volontiers que celle des communes rurales, souligne l'OFS. La première affiche un taux de 10%, la deuxième de 7,8%.
Parmi les vingt plus grandes villes suisses, Saint-Gall et Berne affichent les taux de déménagement les plus élevés: 14,1 et 13,1%, respectivement. Lausanne, Genève, Neuchâtel, Fribourg, Sion et Bienne présentent également des valeurs supérieures à 10%.
La plupart des fois, les habitants des villes qui quittent leur commune de domicile choisissent une localité voisine: Pully, Renens et Epalinges sont les premières communes de destination des Lausannois, tandis que les Genevois se dirigent vers Lancy, Vernier ou Chêne-Bougeries. Les Neuchâtelois privilégient le Val-de-Ruz, et les Fribourgeois plébiscitent Villars-sur-Glâne. Cette influence est réciproque: les résidents des communes périphériques qui déménagent affluent vers les centres.
Le village soleurois de Kammersrohr présente le taux de déménagement le plus important du pays, soit 17,9%. Le top cinq est composé de petites localités, à une exception près: Martigny. Avec un taux de 16,8%, la ville valaisanne se classe en deuxième position.
On retrouve également de petits villages à l'autre bout du classement: L'Abergement (VD), Les Clées (VD) et Berken (BE) sont les communes où l'on déménage le moins. Concernant les villes, Vernier (8,4%) et Bellinzone (8,7%) présentaient les taux les plus bas.
La plupart des déménagements ont lieu à l'intérieur du même canton: seuls 16% des personnes ayant changé de lieu de domicile en 2023 ont quitté leur canton. La part de celles qui ont changé de région linguistique est encore inférieure: à peine 2% ont franchi ce pas.
En effet, la plupart des fois, les distances sont très réduites. Environ 40% des personnes ayant déménagé l'an dernier n'ont pas traversé les frontières de leur commune. Dans plus de la moitié des cas, les nouveaux logements se trouvaient dans un rayon de cinq kilomètres des précédents.