Lors du procès en appel devant le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone, le Ministère public a estimé que la qualification juridique des faits devait déboucher sur une peine plus sévère. Pour l'accusation, il ne fait aucun doute que l'agresseuse était radicalisée et s'est rendu coupable d'un acte terroriste.
L'accusée avait été reconnue coupable en première instance de tentatives répétées d'assassinat, d'infraction à la loi interdisant les groupes Al-Quaïda et Etat islamique et d'exercice illégal de la prostitution. En outre, un traitement stationnaire avait été prononcé par la Cour des affaires pénales.
Le procès avait débuté par un coup de théâtre. La jeune femme de 30 ans a, pour la première fois, exprimé un repentir, à la surprise même de son avocat. Son acte, a-t-elle répété, a été «la plus grande faute de sa vie».
Autre surprise, elle a affirmé que ses attaques ne devaient être qu'une manœuvre de diversion. Le projet était qu'un attentat à la bombe soit commis le même jour par d'autres personnes. Celles-ci ne se sont cependant pas manifestées, et l'accusée n'a pas dévoilé de noms.
La défense a critiqué sévèrement les conditions de détention de l'accusée et plaidé pour une légère réduction de la peine de première instance. L'avocat a relevé que l'accusée était cantonnée à sa cellule, hormis de brèves promenades, et n'avait de contacts qu'avec ses parents et une psychiatre. Ses journées sont monotones, elle n'a pas d'occupation autre que la lecture du Coran et souffre de maux de tête chroniques.
L'avocat a également nié les motivations djihadistes de l'accusée, qui a grandi au Tessin. «Tout cela s'est passé dans la tête d'une femme mentalement malade», a-t-il dit. Il a estimé que le jugement ne devait pas tenir compte de l'infraction à la loi sur les groupements terroristes et demandé une réduction de quelques mois du verdict de première instance, en raison des conditions de détention.
L'accusée avait frappé deux clientes choisies au hasard dans un grand magasin de Lugano au moyen d'un couteau à pain dérobé sur place. Au moment de l'attaque, elle avait crié «Allahu akbar». Une des victimes a été atteinte grièvement. (sda/ats)