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Mafia

Les mafias sont bien implantées en Suisse

Nicoletta della Valle, directrice de fedpol.
Nicoletta della Valle, directrice de fedpol.Keystone

Les mafias sont bien implantées en Suisse, selon la cheffe de fedpol

Les mafias de plusieurs pays se répartissent leurs activités criminelles en Suisse, affirme Nicoletta della Valle, directrice de l'Office fédéral de la police (fedpol). Elle déplore des ressources insuffisantes pour lutter contre le phénomène.
17.04.2024, 06:31
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Une soixantaine d'enquêtes ont été ouvertes en Suisse grâce au déchiffrement en 2021 de l'application cryptée Sky ECC, indique la directrice de l'Office fédéral de la police (fedpol), Nicoletta della Valle, dans un entretien diffusé mercredi par la Neue Zürcher Zeitung. Elles portent sur la cocaïne, le cannabis, les drogues de synthèse et les armes.

Ce qu'elles montrent, c'est que les mafias sont bien implantées en Suisse, poursuit Mme della Valle. «Il s'agit de membres de la mafia des Balkans, de la mafia italienne et d'autres organisations. Elles se répartissent leurs activités criminelles», en collaborant de plus en plus.

Des drogues sont également produites en Suisse, relève la cheffe de fedpol.

«Grâce à des images transmises à Sky ECC, nous avons pu voir comment du chanvre cultivé légalement dans un laboratoire est aspergé de cannabinoïdes synthétiques, puis exporté par tonnes sous forme de cannabis contenant du THC».
Nicoletta della Valle

Ressources insuffisantes

Pour lutter efficacement contre le crime organisé, les ressources policières actuelles ne sont pas suffisantes, estime Mme della Valle. «Parfois, vingt ou trente enquêteurs de la Confédération et des cantons sont engagés et travaillent pendant des mois sur une seule affaire», déclare-t-elle. «Les ressources actuelles de toutes les polices en Suisse permettent de mener cinq procédures de ce type en même temps».

«En matière de densité policière par rapport à la population, la Suisse est loin derrière les autres pays européens»
Nicoletta della Valle

La responsable remarque en outre qu'il est difficile de rassembler suffisamment de preuves pour une accusation. «Il y a des magasins situés au meilleur endroit du centre-ville qui sont presque toujours vides ou des vendeurs de glace qui font le même chiffre d'affaires en hiver qu'en été. Dans ces cas-là, la police sait que quelque chose ne va pas, mais il est extrêmement difficile de faire quelque chose à ce sujet».

Si le crime organisé ne préoccupe pas davantage les Suisses, c'est parce qu'il est invisible, note Mme della Valle. Pourtant, il peut avoir des conséquences concrètes, ajoute-t-elle. «Nous avons trouvé sur Sky ECC des échanges [...] dans lesquels des personnes se sont renseignées sur la manière d'influencer la justice en Suisse. Ces criminels veulent entre autres infiltrer de manière ciblée le système judiciaire suisse». (ats)

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