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Les grosses chutes de neige sont de plus en plus rares en Suisse

A person shovels snow in Halifax, Nova Scotia on Monday, Jan. 29, 2024 as a snowstorm and gusting winds have caused cancellations throughout Nova Scotia. (Darren Calabrese/The Canadian Press via AP)
Une tempête de neige historique s'est abattue sur le Canada ces derniers jours.Keystone

Pourquoi les grosses chutes de neige sont «de plus en plus rares en Suisse»

Des tempêtes de neige historiques ont frappé la Chine ou encore la région d'Halifax au Canada. Mais en Suisse, ces phénomènes météorologiques sont rares, très rares. Un météorologue nous répond.
10.02.2024, 11:5710.02.2024, 17:46
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Plusieurs tempêtes de neige perturbent grandement les déplacements de millions de Chinois. Au Canada, l'armée a été appelée à la rescousse pour venir en aide à la population, démunie face à une quantité de neige folle, tombée abondamment. «Certaines régions ont reçu plus de 100 centimètres», expliquait Bob Robichaud, météorologue pour le gouvernement canadien.

En novembre 2022, des tempêtes de neige hallucinantes avaient déferlé sur Buffalo, dans l'Etat de New York, où près de deux mètres de neige sont tombés en l'espace de trois jours. En Californie, en Sierra Nevada (à ne pas confondre avec la station espagnole), le manteau neigeux avait triplé comparé au précédent record. Des quantités astronomiques qui semblent ne plus être d'actualité dans nos contrées.

«Vous n’avez pas connu les chutes de 1985, à Genève, lorsque nous avons eu 80 cm de neige en ville», lance d'entrée le météorologue Lionel Fontannaz. Or ces épisodes se font rares sous nos latitudes.

«Depuis les années 70, il y a 50% en moins de jours de neige en dessous de 800m»
Lionel Fontannaz, MétéoSuisse

La fenêtre s'est considérablement réduite pour les conditions hivernales, surtout, comme le souligne le météorologue, «depuis les années 60, l’isotherme est montée en altitude, de 300 à 400m».

Si le réchauffement climatique joue un rôle, il y a aussi une notion d'emplacement géographique, comme la proximité avec l’humidité océanique et ces vents glaciaux (comme le Nor'easter qui alimente en humidité le continent) qui peuvent engendrer des contrastes de températures plus importants que chez nous.

«S'il y a du froid en place et une situation dépressionnaire stationnaire pendant 24h, c’est possible de voir de grosses chutes de neige en Suisse. S’il y a de la bise qui suit droit derrière, nous pouvons avoir une situation de blizzard. Donc oui, c’est possible, mais c’est moins probable que les Etats-Unis.»
Lionel Fontannaz

Des changements abrupts sont possibles en Suisse

Mais la Suisse peut aussi connaître des changements abrupts. Des phénomènes visibles dans la Vallée du Rhône, par exemple, avec des changements radicaux. Lionel Fontannaz rappelle que le 10 décembre 2017, il y avait 60 cm de neige à Sion et... 0 à Genève. «Le Valais central peut connaître de fortes chutes de neige, car le vent est absent, en plaine. C’est-à-dire que le vent souffle à l’ouest du pays et, en Valais, s'il n’est pas assez fort, l’air doux n’arrive pas à entrer.»

Mais les amoureux des grosses chutes de neige vont devoir déchanter. Lionel Fontannaz explique:

«Ces situations vont devenir plus rares, même si elles vont encore exister»

Un climat plus sec qui pose des dilemmes aux météorologues qui vont devoir se montrer plus attentifs face à la rareté de telles situations. «Avant chaque saison, nous réétudions des cas que nous avons connus les années précédentes. Il y a énormément de rappels qui sont faits par les équipes de météorologues.»

une tempête de neige historique s’abat sur la Californie
Video: watson
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