Les experts se sont montrés prudemment satisfaits de l'évolution de la situation à Blatten (VS), ce mercredi. Le pan de montagne continue de s'effriter par parties. Environ deux millions de mètres cubes sont tombés, soit un tiers de la masse totale qui menace de s'effondrer.
L'évaluation de la situation est difficile en raison du brouillard et des nuages sur le massif montagneux, a indiqué devant la presse l'ingénieur Alban Brigger, du service des dangers naturels. Mais, selon lui, un tiers de la masse instable est déjà descendu.
«Dès qu'elle sera en bas, le plus dur sera fait pour la plus grande partie du village. La question sera alors de savoir comment se dérouleront les coulées. Mais cela ne durera pas des mois», a-t-il répondu à un journaliste.
Actuellement, les experts ont deux sujets de préoccupation. D'une part, les grandes masses rocheuses instables qui se trouvent en haut, près de l'arête, estimées à un million de mètres cubes et, d'autre part, la glace qui se détache sur le front du glacier en contrebas.
«Le matériau continue de pousser contre le front du glacier», a expliqué Alban Brigger. «Ce mouvement s'est accéléré aujourd'hui par rapport à hier, passant d'un demi-mètre mardi à un mètre aujourd'hui», a-t-il ajouté.
La stabilisation de la montagne prendra des mois. Mais, pour le village, des chutes ponctuelles de rochers sur le glacier ou de séracs ne sont pas à craindre grâce à la digue contre les avalanches. Le danger viendrait plutôt d'une lave torrentielle qui submergerait la digue, a précisé Alban Brigger à l'agence Keystone-ATS. Tant que le «sommet» n'est pas tombé, il est exclu d'envisager un retour des habitants, selon lui.
La situation géologique sur le Petit Nesthorn, au-dessus du glacier de Birch, dans le Lötschental, s'est dégradée depuis le 14-15 mai, lorsqu'une une lave torrentielle s'est arrêtée à environ 500 mètres en amont de la rivière Lonza, en dehors du village.
Après une évacuation partielle samedi, 300 habitants et touristes ont dû quitter Blatten lundi, après un important éboulement. Le président de la commune, Matthias Bellwald, a rappelé que «tout est allé très vite». Il a remercié la population de la vallée et au-delà pour la solidarité exprimée.
(ats)