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Climat: Pourquoi Migros et Coop refusent cette nouvelle loi

At Coop Silhcity in Zurich, pictured on January 29, 2015. (KEYSTONE/Christian Beutler)

Im Coop Sihlcity am 29. Januar 2015 in Zuerich. (KEYSTONE/Christian Beutler)
Une initiative parlementaire veut rendre obligatoire l'indication du mode de transport pour les denrées fraîches importées.Image: KEYSTONE

Climat: Migros et Coop ne veulent pas qu'on leur impose cette nouvelle loi

En Suisse, les produits importés n'ont aucune indication concernant le moyen de transport depuis le pays d'origine. Une initiative parlementaire veut remédier à cela. Explications.
03.01.2024, 07:40
Chantal Stäubli
Chantal Stäubli
Chantal Stäubli
Plus de «Suisse»

Des papayes du Brésil, des bananes de Colombie et des dattes d'Israël: de nombreux aliments vendus dans nos supermarchés ont fait un long voyage. En effet, la Suisse importe environ la moitié de ses denrées alimentaires, dont la plus grande partie provient d'Europe.

Si le lieu de production doit être indiqué sur l'étiquette, ce n'est en revanche pas obligatoire pour ce qui concerne le moyen de transport vers la Suisse. Par camion? Par bateau? Par avion?

La conseillère nationale Christine Badertscher (Les Verts) veut changer cela. La politicienne a déposé une initiative parlementaire que le président de l'Union des paysans Markus Ritter (Le Centre, SG) a également signée, demandant de renseigner le mode de transport lors de l'importation de denrées fraîches.

Plus de transparence

Les consommateurs seraient ainsi mieux à même de faire des achats plus durables. En effet, les aliments importés par avion présentent un écobilan moins bon que ceux qui arrivent par bateau, par exemple.

En 2021, environ 2% de tous les aliments importés l'ont été par avion, le poisson frais étant le plus fréquent. Environ 4% de cette catégorie de produits arrive par les airs. Pour la viande, la part est de 2 à 3%. Au rayon fruits et légumes, c'est moins d'1%, mais cela représente tout de même 7357 tonnes.

Le WWF et l'organisation alémanique de défense des consommateurs SKS soutiennent cette modification de la loi. Josianne Walpen, experte en alimentation à la SKS, explique au Tagesanzeiger:

«Cela n'a pas de sens que dans ce domaine, comme pour les labels, chaque fournisseur fasse sa petite cuisine»

En effet, selon leurs propres dires, les détaillants Migros et Coop apposeraient déjà un autocollant «By Air» sur la marchandise concernée. Chez Migros, cette marchandise ne représenterait en outre que 0,27% du volume total des ventes. Coop ne communique pas de chiffres.

Une réforme «peu efficace»

La Communauté d'intérêt du Commerce de détail Suisse rejette l'initiative parlementaire pour des raisons de praticabilité. Elle rappelle par ailleurs l'absence d'une telle obligation à l'étranger. Dans une prise de position, et en s'exprimant au nom de Migros, Coop et Denner, elle écrit:

«Au vu de la taille réduite du marché helvétique, on ne peut pas s'attendre de manière réaliste à ce que les fournisseurs internationaux appliquent une obligation d'indication. Cela reviendrait à instaurer un conditionnement spécial pour un seul marché et, si c'est le cas, cela entraînera des hausses de prix».

Lidl et Aldi ont renoncé début 2023 à l'importation de fruits et légumes par avion. La consultation du texte parlementaire dure jusqu'au 22 janvier 2024.

Adaptation française: Valentine Zenker

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Video: watson
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