La Suisse a été élue au Conseil de sécurité de l'ONU. Au quoi?
L'ONU, quèsaco?
L'Organisation des Nations unies (ONU) rassemble 193 Etats Membres (contre 51 en 1945, année de sa création), qui peuvent «exprimer leur point de vue à l'Assemblée générale, au Conseil de sécurité, au Conseil économique et social ainsi que dans d'autres organes et commissions», selon le site officiel de l'ONU. Leur point de vue sur quoi? «Grâce à son rôle dans le dialogue et la négociation, l'Organisation est devenue un mécanisme permettant aux gouvernements de trouver des domaines d'entente et de résoudre ensemble des problèmes.»
Traduction:
La Charte des Nations Unies assigne quatre buts à l’ONU:
- Maintenir la paix et la sécurité internationale;
- Développer entre les nations des relations amicales;
- Favoriser la coopération internationale en résolvant les problèmes et en encourageant le respect des droits de l’homme;
- Etre un centre névralgique où s’harmonisent les efforts des nations vers ces objectifs communs.
Besoin d'exemples concrets?
- La mise en place d'envoyés spéciaux, sur le terrain, pour prévenir des conflits;
- L'appui de processus constitutionnels et de la tenue d'élections dans des pays hôtes (p. ex. au Mali, en République centrafricaine ou encore au Soudan du Sud);
- L'élaboration de stratégies globales contre le terrorisme (en 2006 naissait la première Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies);
- La publication de rapports sur la violation des droits de l'homme dans le monde.
Le Conseil de sécurité de l'ONU, c'est qui?
C'est l'un des six organes principaux de l'ONU. Il est constitué de quinze Etats membres, dont cinq membres permanents: la Chine, les Etats-Unis, la Fédération de Russie, la France et le Royaume-Uni, et dix membres élus par l'Assemblée générale pour un mandat de deux ans (liste actuelle ici). La présidence est actuellement assurée par la Fédération de Russie.
Quel est son rôle?
La Charte de l'ONU, toujours selon le site officiel de l'institution, confère au Conseil de sécurité «la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales». Rien que ça! Ce conseil est le seul organe de l’organisation à prendre des décisions devant être respectées par les états membres. Il peut ainsi établir des sanctions internationales et opter pour des interventions militaires.
Embargo sur les armes, interdiction de voyager, gel des avoirs interdiction des composants d'engins explosifs improvisés: autant d'exemples de résolutions prises par le Conseil. Celui qui «siège en permanence» et «peut se réunir à tout moment en cas de menace contre la paix», est-il précisé dans la description officielle. Il se réunit au siège des Nations unies à New York. Les comptes-rendus de séances sont disponibles ici.
Où se situe la Suisse dans tout ça?
La Suisse était en lice depuis 2011 pour obtenir un siège au sein du Conseil de sécurité de l'ONU pour la période 2023-2024. C'est une première. La décision – qui était largement attendue comme positive, la candidature helvétique n'ayant pas été contestée au sein de l'Assemblée générale des Nations unies – est tombée ce jeudi 9 juin. Avant d'adhérer à l'ONU en 2002, la Suisse avait longtemps tergiversé. Cette fois-ci, le chemin a été plus évident.
Pourquoi l'UDC était contre? Quel a été le débat?
L'entrée dans le Conseil de sécurité n'a été combattue que par l'UDC. Selon elle, c'est le rôle de médiateur de la Suisse dans des conflits comme celui opposant actuellement l'Ukraine et la Russie qui est danger en cas d'entrée dans le Conseil de sécurité. Que la Suisse en vienne un jour à devoir choisir entre la paix et la guerre, voilà la crainte du parti.
L'UDC a obtenu le débat parlementaire qu'il souhaitait: une session extraordinaire a eu lieu il y a deux mois. Le Conseil national, puis le Conseil des Etats ont tour à tour rejeté la motion. Et ce, clairement: 125 voix contre 56 pour la chambre basse et 26 voix contre 11 pour la chambre haute. Celles-ci ont ainsi rejoint l'avis du Conseil fédéral: