Une organisation criminelle de trafic d'êtres humains opérant en Suisse a été démantelée. Au total, 18 personnes ont été interpellées. Quatre suspects ont été arrêtés, mardi, à Zurich, un dans le canton de Soleure et 13 en Roumanie.
Le groupe criminel visait de jeunes femmes issues de communautés défavorisées en Roumanie, indique mardi Eurojust, l'office européen de coopération judiciaire. Les trafiquants abordaient les victimes sur les réseaux sociaux, les attirant avec de fausses promesses romantiques ou leur proposant de faire du travail du sexe à l'étranger à des conditions avantageuses.
Une fois l'offre acceptée, les victimes étaient emmenées à l'étranger pour être exploitées sexuellement. Les femmes devaient travailler en continu, dans des conditions dégradantes et peu sûres. Même les femmes enceintes étaient forcées de travailler sans se reposer. Elles étaient en outre étroitement surveillées.
L'enquête a permis de mettre au jour un réseau à large échelle opérant à travers l'Europe pendant sept ans. En 2022, ses membres se sont établis en Suisse où ils ont poursuivi leurs activités dans plusieurs villes alémaniques, en particulier Zurich.
Après avoir déménagé en Suisse, le chef présumé du groupe a commencé à recruter de nouveaux membres, selon Eurojust. Il avait mis en place une véritable «école de criminels» où il entraînait d'autres personnes à exploiter les victimes et à les réduire en esclavage.
Une action commune pour démanteler le groupe criminel a eu lieu mardi, menée par la Roumanie et la Suisse, sous la coordination d'Eurojust et Europol. Au total 18 personnes ont été arrêtées.
Du côté suisse, l'action a été menée par la police municipale de Zurich et la police cantonale de Soleure, selon un communiqué conjoint de la police municipale de Zurich et du Ministère public du canton de Zurich diffusé mardi.
Suite aux perquisitions, quatre suspects ont été arrêtés en ville de Zurich et un suspect dans le canton de Soleure. Il s'agit de cinq Roumains, âgés de 29 à 45 ans. Le parquet zurichois va demander la détention provisoire des cinq hommes soupçonnés de traite d’êtres humains et d’incitation à la prostitution.
L’action a été précédée de plusieurs mois d’enquête par la police municipale de Zurich et le ministère public zurichois. Ces derniers soulignent la coopération intensive avec les autorités répressives de Roumanie, d'Europol et d'Eurojust.
Dans un premier temps, Eurojust avait fait état de 4 arrestations en Suisse. Une porte-parole a confirmé par la suite à Keystone-ATS qu'une cinquième personne y avait été placée en garde à vue.
Onze victimes présumées ont été interrogées par des forces de police spécialisées dans la traite des êtres humains, précisent la police et le parquet zurichois. Elles ont été mises en contact avec un centre de conseil aux victimes spécialisé dans la traite des êtres humains.
Selon Eurojust, les victimes présumées des trafiquants ont été mises en sécurité. En Roumanie, la rafle a également visé des personnes qui ont apporté un soutien logistique aux auteurs principaux et blanchi de l'argent pour eux.
Le raid en Roumanie a été mené par des unités de police dans les régions de Bacău, Neamț et Iași, dans le nord-est du pays. (jah/ats)