Les personnes doivent être protégées efficacement contre la discrimination par I’Intelligence artificielle (IA) et pouvoir s'y opposer. C'est ce que demande une pétition remise à la Chancellerie fédérale à Berne, ce mardi.
Lancée par AlgorithmWatch, la pétition a été signée par près de 3000 personnes. Elle a été soutenue par plus de 70 personnalités suisses et par plusieurs organisations, dont l'Unicef, Amnesty International, Notre Droit ou la Fédération romande des consommateurs.
«Le potentiel de l'IA ne se réalisera que si nous nous attaquons aux dommages concrets qu'elle cause déjà aujourd'hui», affirme Angela Müller, directrice d’AlgorithmWatch.
L'appel lancé par AlgorithmWatch bénéficie d'un large soutien au sein du Parlement, assure l'organisation. Des élus appartenant aux principaux partis suisses, à l'exception de l'UDC, ont signé la pétition.
Selon Olivier Feller (PLR/VD), «des règles claires doivent protéger la démocratie et les citoyens d’un usage dévoyé de l’IA». «Le droit fondamental à la protection contre la discrimination doit être protégé efficacement, en particulier à l'ère des algorithmes et de l'Intelligence artificielle», lui a fait écho le Vert Balthasar Glättli.
Des professeurs d'informatique et de droit, de sciences politiques ou de communication de différentes universités suisses, ainsi que des experts du numérique, appuient également la demande d'AlgorithmWatch.
Les pétitionnaires citent plusieurs exemples de discrimination par des systèmes algorithmiques et d’IA. Le plus emblématique est le «scandale des allocations familiales».
La coalition menée par AlgorithmWatch «veut empêcher de tels cas de discrimination algorithmique en Suisse». «La pétition arrive à point nommé», poursuit l'organisation: «Cet hiver, l’Intelligence artificielle sera l'un des sujets phares qui occuperont la Berne fédérale». (asi)