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Les habitants de Perroy disent non à leur syndic

Les habitants de Perroy disent non à leur syndic

Dans un vote inédit, les habitants de Perroy ont massivement décidé de destituer leur syndic, Didier Haldimann, accusé de conflits d’intérêts et d’absences prolongées. Avec 556 voix contre 25, la commune de la Côte tourne la page d’un mandat controversé et espère entamer une nouvelle ère politique.
18.05.2025, 14:1718.05.2025, 14:17
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Les citoyens de la commune de Perroy ont accept
Les citoyens de la commune de Perroy ont accepté dimanche de révoquer leur syndic.Keystone

La population de Perroy ne veut plus de son syndic. Dans une votation inédite dans le canton de Vaud, elle a largement accepté dimanche de révoquer Didier Haldimann, accusé d'avoir profité de sa fonction à des fins personnels.

Au total, 556 électeurs perrolans ont voté pour la révocation de leur syndic, tandis qu'ils ont été seulement 25 à le soutenir. Le taux de participation a atteint 52% dans le petit village de la Côte (1600 habitants).

Didier Haldimann, qui n'assiste plus aux séances de la Municipalité depuis 2022, avait été élu en février 2020, devenant syndic en juillet de la même année. En 2021 à la suite de dénonciations, une enquête administrative a été menée à son encontre. Celle-ci a révélé des conflits d'intérêts sur certains dossiers et conclu que le syndic n'avait pas respecté les règles en matière de récusation.

La Municipalité et le Conseil communal ont ensuite demandé l'ouverture d'une procédure de révocation auprès du Conseil d'Etat vaudois. Celui-ci est entré en matière en avril 2024, estimant que la population devait se prononcer sur le sort du syndic. Didier Haldimann s'est opposé à cette décision, mais sans succès, ses recours auprès du Tribunal cantonal puis du Tribunal fédéral ayant été rejetés.

Confiance rompue

La Municipalité justifie la révocation du syndic au motif qu'il s'est «détourné de sa mission publique pour défendre ses intérêts privés, ce dont ont été témoins ses collègues», écrivent les autorités perrolanes dans la brochure explicative au vote.

Son absence «sans justification» de la Municipalité depuis presque trois ans est aussi avancée. L'exécutif évoque encore une confiance «rompue de façon irrémédiable».

De son côté, Didier Haldimann a toujours contesté les accusations et dénoncé une enquête administrative «à charge». S'exprimant lui aussi aux électeurs dans la brochure du vote, il regrette ne pas pouvoir «se défendre concrètement», étant toujours soumis au secret de fonction. Il explique aussi son absence de longue durée pour des raisons de santé.

Jamais encore une commune vaudoise n'avait dû voter pour révoquer son syndic. Théâtre de cette première historique, Perroy souhaite désormais «retrouver la sérénité» et «ouvrir un nouveau chapitre de stabilité politique», espère la Municipalité. Une élection complémentaire est programmée le 29 juin pour repourvoir l'exécutif. (dal/ats)

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