De nouvelles règles de transparence sur le financement politique ont été appliquées pour la première fois lors des fédérales de 2023. Un tout dernier délai a expiré cette semaine: les conseillers aux Etats élus avaient jusqu'au 4 janvier pour présenter les comptes finaux de leur campagne électorale – pour autant qu'ils aient dépensé plus de 50 000 francs. Ceux qui n'ont pas été élus à la Chambre haute, quel que soit le montant de leur budget, ne sont pas tenus par la loi de le publier.
Dans 10 jours au maximum, le Contrôle fédéral des finances (CDF) compétent devra avoir formellement vérifié et publié toutes les données soumises. Il en manque encore pour certains sénateurs.
Mais les budgets finaux ont déjà été examinés et mis en ligne dans les cantons les plus peuplés et pour ceux pour qui la course au Conseil des Etats était particulièrement serrée. Il devrait s'agir des campagnes les plus coûteuses. Dans les cantons à forte population, les prix des annonces dans les journaux et des affiches sont plus élevés. Par ailleurs, plus la concurrence est rude, plus l'incertitude fait grimper les frais.
Nous avons analysé les données déjà disponibles sur le site du CDF et les avons reliées aux conseillers aux Etats élus correspondants (voir tableau ci-dessous). Les calculs comprennent les budgets des campagnes des candidats eux-mêmes, auxquels s'ajoutent ceux des alliances électorales composées de deux candidats. Les recettes de ces dernières ont été divisées entre les candidats.
D'autres acteurs ont également mené leurs propres campagnes. Parmi eux, l'«Alliance-Environnement» (WWF, ATE, Pro Natura, Greenpeace) a déboursé un montant de 53 441 francs en faveur de la Vert'libérale zurichoise Tiana Moser. Une campagne de Gastrosuisse d'un montant de 111 457 francs en faveur de 47 candidats n'a pas été prise en compte en raison d'un engagement flou envers certains d'entre eux.
Tiana Moser, victorieuse au deuxième tour face à l'UDC Gregor Rutz, arrive en tête avec 469 984 francs. Le président du PLR Thierry Burkart, qui a été confirmé dès le premier tour en Argovie, termine en deuxième position avec 341 245 francs, suivi par l'ancien conseiller d'Etat vaudois Pascal Broulis (287 005 francs).
Dans le top dix figurent des candidats du PS, du Centre, du PLR et de l'UDC issus de cantons très peuplés ou à la place très disputée. Le budget de campagne élevé du PLR grison sortant Martin Schmid (196 148 francs), pourtant pratiquement sans adversaire, est frappant.
Interrogée, Tiana Moser analyse:
Reste à savoir si sa campagne a effectivement été la plus chère de Suisse.
Traduit de l'allemand par Valentine Zenker