Quel que soit le résultat de la votation de dimanche: les primes d'assurance-maladie continuent et continueront de préoccuper la population. Et les ménages suisses devraient connaître une augmentation supérieure à la moyenne de leur prime mensuelle en 2025.
Même si l'initiative du PS pour l'allègement des primes était acceptée le 9 juin, les assurés les plus modestes devront continuer à prendre leur mal en patience jusqu'à son application effective. Le Parlement doit d'abord mettre en œuvre le texte.
Mais le PS ne veut pas attendre. Il a déjà préparé la prochaine réforme. Il entend supprimer la «pseudo-concurrence coûteuse» entre les caisses, selon les mots de Samira Marti (BL), co-cheffe du groupe PS aux Chambres et spécialiste des questions de santé. Un projet attend dans les tiroirs du parti depuis longtemps: la caisse unique et publique. Lors du congrès du parti en août dernier, la base du PS a adopté une résolution pour lancer une nouvelle initiative populaire en ce sens.
L'idée n'est pas nouvelle: il y a dix ans, la population a rejeté l'introduction d'une caisse unique avec 62% des voix. Le refus avait été bien plus important encore en 2007, avec 71% de non. Mais selon des sondages récents, l'approbation pour cette solution ne cesse de progresser. Pour le PS, la fenêtre d'opportunité est ouverte et il veut à nouveau tenter sa chance.
Un changement de système est plus impératif que jamais, affirme Samira Marti.
La hausse des primes incite de nombreux assurés à en changer. Fin 2022 et 2023, le nombre de clients changeant d'assurance-maladie pour faire des économies a battu de nouveaux records. Rien que l'année dernière, cette situation a engendré environ 300 millions de francs de coûts administratifs inutiles, selon la socialiste. Elle estime qu'il faut compter au moins 280 francs par changement.
Un autre point déterminant, c'est l'absence de plus-value générée par les caisses maladie. La couverture d'assurance est en effet la même pour tous.
A l'inverse, une caisse unique permettrait d'économiser considérablement en frais de publicité, de courtage et de marketing. Elle permettrait aussi d'éviter des frais administratifs et le versement des «salaires exorbitants des managers».
La réponse des assureurs maladie à ces critiques est toujours la même. Les dépenses évoquées sont relativement stables depuis des années et elles ne représentent pas plus de 5% des charges totales. En 2022, la valeur exacte était de 5,2%. Mais face à l'augmentation des coûts de la santé, les dépenses administratives sont passées de 960 millions de francs en 1996 à 1700 millions en 2022. Avec 194 francs par an, les caisses dépensent ainsi 60 francs supplémentaires par personne assurée que lors de l'introduction de l'assurance maladie obligatoire.
Selon les premières réflexions au sein du Parti socialiste, la caisse unique doit être gérée au niveau national, mais elle doit être organisée à l'échelon régional. Le parti cherche à l'heure actuelle à former des alliances, notamment avec des associations qui l'aideraient à porter ce concept.
On voit bien vers quelle formation cet appel du pied est lancé: le Centre. Mais les poids lourds du parti en matière de politique de la santé s'y opposent. Ils ne montrent aucun intérêt pour une caisse unique. Même le critique notoire du lobby des assureurs, le conseiller national Stefan Müller-Altermatt (SO), affirme que les caisses maladie ne sont pas le problème le plus urgent dans le domaine.
La sympathie pour l'idée de la caisse unique n'arrive pas à dépasser les rangs de la gauche. Parallèlement, le Centre travaille à de nouvelles idées pour améliorer le système de santé. Car la question n'est pas réglée: les primes continueront d'augmenter en 2026 et 2027.
(Traduit et adapté par Valentine Zenker)