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Ils ont enterré «No Billag» et visent «200 francs ça suffit»

Ils ont fait capoter «No Billag» et préparent un nouveau combat

Laura Zimmermann signe son retour en politique. L’ancienne coprésidente d’Opération Libero veut mener une campagne aussi percutante contre la nouvelle initiative de l'UDC que celle contre «No Billag» en 2018. L'enjeu de la votation prochaine est similaire, l'issue moins certaine.
10.09.2025, 05:3310.09.2025, 05:33
Francesco Benini / ch media
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En 2018, une affiche marquait les esprits: une charge explosive reliée à une colonne portant l’inscription «Médias». Le slogan clamait: «Non à l’attentat contre la démocratie».

C’était la campagne contre l'initiative «No Billag», qui visait à supprimer purement et simplement la redevance à la Société suisse de radiodiffusion (SSR). L'entreprise produit les canaux de radio et télévision publics de toutes les régions linguistiques suisses, comme la RTS. Résultat: un échec retentissant pour les initiants, avec 71,6% de non.

Un nouveau combat politique s'amorce

Derrière ce succès, Laura Zimmermann, alors figure de proue d’Opération Libero. Partie en 2021, elle revient aujourd’hui sur le devant de la scène. Avec son association «Médias souverains suisses», elle met sur pied un comité pour combattre l'initiative «200 francs, ça suffit», qui veut réduire la redevance de 335 à 200 francs. Objectif: lancer une campagne capable de convaincre autant que celle d’il y a sept ans. Zimmermann affirme:

«L’influence de cercles antidémocratiques, en Suisse comme à l’étranger, augmente. Ce n’est pas le moment de priver la SSR de moyens financiers.»
Laura Zimmermann, ancienne codirectrice d'Opération Libero, prépare une nouvelle campagne politique.
Laura Zimmermann, ancienne codirectrice d'Opération Libero, prépare une nouvelle campagne politique.Image: Sandra Ardizzone

La jeune femme soutient qu'en période de crise, il est crucial que la population ait accès à des informations fiables.

«Coup dur pour le journalisme»

Première étape: trouver des fonds. Laura Zimmermann souligne:

«La SSR, directement concernée, doit rester en retrait. C'est donc d'autant plus essentiel que nos arguments atteignent les électeurs»

Comme en 2018, le spécialiste en communication David Schärer reprend du service. Il vient de fonder une nouvelle agence à Zurich, où Zimmermann officie comme conseillère. Selon lui:

«Le climat est encore plus tendu qu’à l’époque de "No Billag". Si l’initiative passe, ce serait un coup dur pour le journalisme et l’ensemble du paysage médiatique. La diversité des opinions et la compréhension entre régions en seraient ébranlées.»
David Schärer, conseiller en communication.
David Schärer, conseiller en communication.Image: Kenneth Nars

David Schärer a par ailleurs collaboré récemment avec la nouvelle directrice générale de la SSR, Susanne Wille. Son mandat s'est terminé en juillet.

De jeunes renforts

Le comité accueille aussi Amélie Galladé, étudiante en droit, chroniqueuse, podcasteuse et membre du comité des Vert’libéraux zurichois. Elle approuve une baisse de la redevance à 300 francs, comme le propose le Conseil fédéral. Mais, prévient-elle:

«Une réduction à 200 francs menace le service public médiatique et donc la démocratie»
Nouvelle venue dans la lutte pour «le service public médiatique»: Amélie Galladé fait partie du comité directeur des Jeunes libéraux-radicaux du canton de Zurich.
Nouvelle venue dans la lutte pour «le service public médiatique»: Amélie Galladé fait partie du comité directeur des Jeunes libéraux-radicaux du canton de Zurich.Image: dr

L’initiative lancée par l'UDC veut non seulement fixer la redevance à 200 francs par ménage, mais aussi supprimer l’obligation pour les entreprises de la payer. Au Parlement, les commissions des deux chambres n’ont pas réussi à s’entendre sur un contre-projet, bloquant toute réforme alternative.

Selon les informations disponibles, le Conseil fédéral devrait fixer la votation en mars ou juin 2026. Si la date de mars est retenue, la campagne s’annonce musclée dès le début de l'année. Les citoyens devront se positionner: est-il justifié de couper la moitié des vivres à la SSR? Cela ne menacerait-il pas l'existence même de la radiodiffusion publique?

Une issue plus incertaine qu'en 2018

Laura Zimmermann ne s'attend toutefois pas à une nouvelle victoire écrasante, comme contre «No Billag»:

«A l’époque, beaucoup de facteurs ont joué en notre faveur. Aujourd’hui, le contexte a changé. Le combat contre l’initiative de la redevance à 200 francs sera bien plus difficile.»

Et l'UDC, comment réagit-elle à la forte concurrence qui se profile? Le conseiller national Thomas Matter insiste:

«Les Suisses paient la redevance audiovisuelle la plus chère au monde. Il faut un allègement»

Il souligne aussi l’impact pour les entreprises, qui dépensent chaque année 180 millions de francs en redevances SSR, alors qu’elles subissent déjà la pression des droits de douane américains.

Adapté de l'allemand par Tanja Maeder

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