Les tarifs des transports publics augmenteront de 3,7% l'année prochaine. Est-ce justifié?
Stefan Meierhans: En tant que surveillant des prix, j'ai trouvé un accord à l'amiable avec la branche. Je suis heureux qu'au moins la majoration de l'AG de deuxième classe soit nettement plus basse que ce qui avait été proposé.
La Suisse veut atteindre les objectifs climatiques de Paris et veut inciter davantage de personnes à privilégier le train, le bus et le tram. Toute augmentation de prix va à l'encontre de cet objectif. Et ça ne s'arrête pas là.
C'est-à-dire?
En période d'inflation relativement élevée, les entreprises parapubliques devraient faire preuve de retenue dans l'adaptation de leurs tarifs. Elles ne devraient pas alimenter l'inflation.
Une telle augmentation aurait-elle pu être évitée en réalisant des économies dans les entreprises de transport public?
À mon avis, il existe encore un potentiel d'économies, par exemple dans l'organisation de la vente des billets.
L'organisation sectorielle des transports publics fait référence au développement de l'offre.
Ce qui est essentiel pour moi et les clients, ce sont les prix moyens par kilomètre effectivement parcouru.
Etant donné que les développements de l'offre invoqués par la branche sont souhaités par les commanditaires – la Confédération et les cantons –, ils devraient également être financés de manière à ne pas entraîner une augmentation générale des prix des billets pour la population.
Pourquoi avez-vous insisté pour que l'augmentation du prix de l'AG de deuxième classe soit réduite?
Les pendulaires qui utilisent un AG de deuxième classe pour se rendre au travail en train sont des clients dits captifs – ils n'ont pas d'alternative. Il ne faut pas en profiter.
Quelle est la durée de validité des nouveaux tarifs?
L'accord à l'amiable est limité à un an. J'espère toutefois que les prix tiendront plus longtemps.
Qu'est-ce que cela signifie concrètement? J'aimerais apporter une réponse à cette question.
Il n'y a pas que les transports publics qui augmentent leurs tarifs, la Poste le fait aussi. L'envoi d'une lettre en courrier A coûtera bientôt 1,20 franc au lieu de 1,10, et le courrier B 1.- au lieu de 90 centimes.
Je considère que c'est tout juste acceptable. La Poste voulait 1,40 franc pour la livraison rapide d'une lettre. Pour cette dernière, il faut un débat politique sur l'avenir du service universel.
Pourquoi donc?
Parce que la quantité de lettres envoyées diminue. On le voit aussi à l'étranger: dans certaines régions de Scandinavie, le courrier n'est parfois plus distribué quotidiennement et les colis doivent être retirés dans les stations-service. Il n'y a presque plus de bureaux de poste – seulement des agences.
Les départements compétents de la Confédération doivent, à mon avis, aborder rapidement de telles questions.
Traduit et adapté de l'allemand par Léa Krejci