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«TikTok m'a rapproché de Dieu»: deux ados romandes racontent

«Je prie tous les soirs»: deux adolescentes racontent leur premier carême.
Clara*, 14 ans, fait son premier carême cette année. Image: watson

«TikTok m'a rapproché de Dieu»: deux ados romandes racontent

Sur les réseaux sociaux, le carême est popularisé par les jeunes, qui partagent notamment des conseils à suivre durant ces quarante jours. En Suisse aussi, la pratique séduit. Deux adolescentes témoignent.
23.03.2025, 07:0223.03.2025, 07:02
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Un fait exceptionnel, qui ne se reproduira plus avant trente ans, a lieu en 2025: le carême et le ramadan tombent à la même période. Sur les réseaux sociaux, les jeunes musulmans se mettent volontiers en avant et parlent de leur pratique. En réaction, les chrétiens souhaitent à leur tour être vus, explique le père Benoît Pouzin, du Dioscèse de Valence, au Huffington Post.

«Ils ne veulent pas être tièdes ou fades. Et c’est quelque chose de propre à cette nouvelle génération»
Père Benoît Pouzin

Effectivement: lorsqu'on ouvre TikTok, les contenus de jeunes chrétiens qui expliquent ce qu'est le carême, quelle routine adopter ou quelles sont les règles à respecter, sont nombreux. Résultat? Les adolescents s'intéressent et souhaitent à leur tour expérimenter cette fête. Deux Romandes de 14 et 15 ans nous racontent leur premier carême.

Le carême, récapitulatif:
Fête chrétienne qui précède de quarante-six jours Pâques, le carême est considéré comme une période «d'attente et d'espérance» marquée traditionnellement par le jeûne, la prière et la charité. En 2025, il commence le 5 mars (le mercredi des Cendres) et se termine le 17 avril.

Le carême dure quarante jours, en référence aux quarante jours que Jésus a passés dans le désert sans manger et durant lesquels il a été tenté par le diable.

Si la pratique a évolué au fil des siècles, le plus souvent, les fidèles s'abstiennent de consommer certains aliments dans le but de se recentrer sur eux-mêmes et de se rapprocher de leur foi.

Se rapprocher de Dieu

Baignée depuis son plus jeune âge dans la religion au travers de sa grand-mère, Clara*, 14 ans, ne s'était cependant jamais réellement intéressée au catholicisme. «Quand j'étais petite, ma grand-maman priait pour moi, mettait des photos de Jésus dans ma chambre, se souvient-elle. Mais je n'ai pas été baptisée, car mes parents ne voulaient pas.»

Début 2025, des publications qui parlent du carême apparaissent sur son TikTok. «Cela m'a beaucoup influencée», confie-t-elle. Elle s'intéresse, regarde d'autres vidéos et souhaite à son tour pratiquer dans le but «de se rapprocher de Dieu».

Les vidéos sur TikTok:

Vidéo: extern / rest
Vidéo: extern / rest

Son amie Emma*, issue d'une famille athée, a toujours passé beaucoup de temps chez une copine orthodoxe et pratiquante. Début 2025, l'adolescente de 15 ans commence à poser des questions sur la religion, décide à son tour de faire carême pour «se sentir une meilleure chrétienne» et cherche des informations à ce sujet sur les réseaux sociaux.

«Je ne savais pas qu'elle faisait aussi carême», se remémore Clara. Un jour, elle poste une photo sur Snapchat. «On voyait la bible dans un coin», explique-t-elle. Les deux jeunes filles discutent et décident d'aller à l'église ensemble.

Eglise, jeûne et prières

A défaut de pouvoir s'y rendre le mercredi des Cendres, le 5 mars, les camarades d'école assistent à la messe du dimanche en compagnie de la grand-mère de Clara. L'expérience est nouvelle et s'avère positive.

«C'était une de mes premières fois à l'église. J'avais peur, je ne sais pas pourquoi. Mais c'était apaisant, ça s'est bien passé»
Emma, 15 ans.
«C'était grave cool. Il y a une bonne ambiance, on est entre nous. Ça m'a rapproché de ma grand-mère»
Clara, 14 ans.

Outre le culte, elles ont toutes les deux mis en place une routine quotidienne inspirée principalement de TikTok. Par exemple? Une attention particulière portée au vocabulaire, des restrictions alimentaires et la prière matin et soir. «Je ne dis aucun gros mot, je mange plus léger et je coupe toute addiction, par exemple le sucre», liste Clara. Si elle ne jeûne pas, elle précise qu'elle ne déjeune plus et qu'elle ne consomme pas de viande le vendredi. Emma, de son côté, confie qu'elle a jeûné le mercredi des Cendres et qu'elle souhaite recommencer le vendredi saint, le 18 avril prochain. «J'essaie de ne pas manger de produits d'origine animale», ajoute-t-elle.

«Je prie en me levant et avant d'aller me coucher», poursuit Clara, qui vient d'ailleurs d'acheter son premier chapelet.

«Le soir, par exemple, je remercie Dieu pour cette journée passée à ses côtés. Je fais ensuite le signe de croix, je demande que les anges me gardent la nuit à ses côtés. Si j'ai reçu une mauvaise nouvelle, j'espère que le lendemain sera meilleur.»
Clara

De son côté, Emma dit ressentir «un poids en moins» après la prière. Un rituel qu'elle souhaite d'ailleurs conserver à la fin de ces quarante jours.

Et après?

Comment les deux adolescentes envisagent-elles la suite? L'une comme l'autre s'accorde sur le fait qu'elles sont désormais intéressées par la religion et que le carême est une belle expérience. Emma aimerait continuer à «pécher le moins possible», en référence aux sept péchés capitaux, et à aller à la messe le plus souvent possible.

De son côté, Clara souhaite aussi maintenir le culte du dimanche. Elle veut également apprendre à prier avec le chapelet. Et de conclure:

«Si ma mère accepte, j'aimerais bien faire le catéchisme et me faire baptiser. Ma grand-mère serait trop heureuse»

*Prénoms d'emprunt

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