Le Parlement fédéral fait autant de bruit qu'une tondeuse à gazon
Une telle intensité sonore n'est habituellement relevée que lors de la tonte d'une pelouse ou au bord d'une route très fréquentée: 81 décibels.
Cette valeur a pourtant été enregistrée au Palais fédéral, plus précisément dans la salle du Conseil national, le 2 juin, en pleine session d'été, alors que l'on débattait de l'initiative visant à réduire de moitié certaines émissions.
D'impressionnants pics sonores
Et pourtant, la discussion n'avait rien de particulièrement houleux: le vacarme provenait surtout des députés et députées qui bavardaient entre eux ou passaient des appels téléphoniques dans l'hémicycle.
Chaque fois que le vacarme devient trop important, la présidente du Conseil national, Maja Riniker, saisit sa cloche. Pendant quelques minutes au moins, la sonnerie atteint toujours son objectif: les conversations s'interrompent et le brouhaha retombe temporairement.
Riniker ne voulait pas se limiter au rôle de sonneuse de cloche; elle a donc fait mesurer de manière objective le niveau sonore au Conseil national. Durant la session d'été, des appareils ont été installés pour enregistrer l'intensité du bruit. A deux autres reprises, le seuil de 81 décibels a été franchi. Heureusement, ces pics de nuisance sonore n'ont jamais duré bien longtemps.
Toujours en dessous de la valeur limite de la Suva
Les résultats consultés par CH Media montrent que le niveau sonore se situe généralement entre 63 et 69 décibels. C'est comparable au bruit d'un téléviseur allumé ou à celui d'une conversation normale à soutenue. Ce n'est certes pas une valeur propice à l'étude approfondie des débats, mais elle reste sans conséquence physique: tant que le seuil ne dépasse pas durablement les 70 décibels, le bruit ne présente aucun risque pour la santé.
Aucune mesure structurelle ne sera entreprise, comme l'expliquent les services du Parlement:
Aucun parti ne s'illustre par son bruit
Le port d'un casque antibruit n'a donc jamais été nécessaire. Les relevés effectués à différents endroits montrent que la nuisance sonore dans la salle est répartie de manière uniforme. Autrement dit, le volume sonore d'un député ou d'une députée ne dépend manifestement pas de son appartenance politique.
Même après l'analyse des résultats, Maja Riniker et ses successeurs à la présidence du Conseil national ne disposent toujours que de la cloche pour rappeler leurs collègues à l'ordre. Les débats animés restent les bienvenus, mais les conversations bruyantes en aparté, beaucoup moins.
Traduit et adapté par Noëline Flippe
