Suisse
Santé

Le dossier électronique du patient suisse a un problème

Le dossier électronique du patient suisse souffre d'un mal fondamental

Malgré quelques améliorations, le Contrôle fédéral des finances pointe les problèmes de cet outil. La Confédération étudie désormais une centralisation. Il s'agirait d'une volte-face par rapport à la procédure retenue jusqu'alors.
26.03.2024, 11:5026.03.2024, 12:44
A pediatrician at the Lindenpark Children's Medical Centre uses a laptop to record the results of an examination of an infant in an electronic patient record, photographed on 26 July 2019 in Baar ...
Le dossier électronique du patient n'est pas au point en Suisse.Image: KEYSTONE
Maja Briner / ch media
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On en attendait beaucoup, mais jusqu'à présent, il n'a pas été très efficace. Grâce au dossier électronique du patient, les médecins de famille, les hôpitaux et les pharmaciens sont censés avoir rapidement accès à toutes les informations importantes, par exemple:

  • Quelles vaccinations le patient a-t-il faites.
  • Quels médicaments prend-il régulièrement?
  • Souffre-t-il d'hypertension, d'allergies?
  • A-t-il subi des opérations?

Toutes ces précieuses informations sont consignées dans le dossier médical numérique consultable par le personnel de santé.

Mais pour l'instant, le dossier électronique du patient ne remplit pas les attentes. Il est peu utilisé, son ouverture est compliquée, ses fonctions sont limitées. Récemment, le Parlement a accordé – de justesse et à contrecœur – 30 millions de francs pour maintenir le projet en vie. Une réforme plus importante, qui devrait enfin permettre une utilisation plus large, est déjà sur les rails.

Toujours plus de problèmes

Récemment, le Contrôle fédéral des finances (CDF) a passé l'ensemble au crible pour la deuxième fois depuis 2019. Sa conclusion:

«De nouveaux problèmes sont apparus depuis lors et des problèmes connus se sont aggravés»

Le contrôle financier reconnaît certes que l'Office fédéral de la santé publique «a pris des mesures engagées dans le cadre de ses possibilités étroitement limitées par la loi». Mais il existe un risque élevé que ces mesures ne soient pas suffisantes.

En effet, le Contrôle des finances voit surtout la cause des problèmes dans les principes de base inscrits dans la loi il y a une dizaine d'années – notamment l'organisation décentralisée de l'économie privée. Aujourd'hui, il existe huit fournisseurs du dossier du patient, ce qui retarde entre autres le développement de nouvelles fonctions.

Comment régler le problème, selon le Contrôle des finances?

Le Contrôle des finances recommande donc à la Confédération de «confronter un dossier central du patient au modèle actuel». En d'autres termes, il estime qu'une centralisation serait judicieuse. Cela reviendrait à s'écarter de la voie que les politiques ont suivie jusqu'à présent – notamment en raison des investissements déjà réalisés.

Entre-temps, une voix importante s'est également prononcée en faveur de la centralisation: la Conférence des directeurs cantonaux de la santé. La voie décentralisée n'aurait pas fait ses preuves jusqu'à présent, comme elle l'a déclaré l'automne dernier.

La Confédération a réagi: l'Office fédéral de la santé publique veut examiner de manière approfondie une centralisation du dossier électronique du patient. L'autorité indique:

«Cela implique de peser soigneusement les avantages et les inconvénients d'un tel changement de système»

Que fait le Conseil fédéral

Différents modèles sont actuellement analysés en profondeur et comparés les uns aux autres. Il est prévu que le Conseil fédéral décide d'ici à la fin de l'année de la marche à suivre.

Le Conseil fédéral a déjà examiné une centralisation par le passé – et l'a rejetée. Mais il a tout de même admis en 2022 que «compte tenu de l'exiguïté du territoire suisse», le dossier du patient serait probablement conçu différemment aujourd'hui.

Pendant ce temps, le Contrôle des finances écrit de manière presque poétique dans son rapport qu'un long chemin reste à parcourir. «La voie choisie sera-t-elle prometteuse, l'avenir nous le dira.»

Traduit et adapté par Tanja Maeder

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