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«Mouton!» «Egoïste!»: Comment ne pas haïr ses proches à cause du vaccin?

Comment ne pas briser nos relations avec le débat sur le vaccin?
Image: Shutterstock/Watson

60% des Suisses se disputent à cause du Covid. Comment ne pas haïr ses proches?

Le débat bouillant sur le virus et la vaccination contamine nos relations, et même les plus intimes. Comment s'en sortir quand on veut préserver nos liens avec ceux qui nous sont chers? Une médiatrice nous donne ses conseils.
23.07.2021, 05:5523.07.2021, 23:28
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«Tu n’es qu’un égoïste, papa!» «Et toi un mouton!» Un mot, six lettres et la bonne ambiance part en cacahuètes. Qui sème le vaccin récolte la tempête. Dans les repas de famille, sur les groupes WhatsApp, entre les bières des apéros, le débat autour du Coronavirus et plus particulièrement de la piqûre allume les passions et éteint la paix de nos relations. Sans épargner celles qui nous sont les plus chères.

D'ailleurs, selon un sondage de la SRF, 62% des Suisses ont déjà vécu un conflit privé lié à des points de vue différents concernant la gestion du Covid. Et un quart des personnes interrogées ont même rompu le contact avec leur entourage à cause de cela.

Est-ce que vous vous êtes déjà disputé à cause du Covid?

Mais alors, comment diable s’en sortir si l’on souhaite continuer de parler à ceux que nous aimons et qui ont un avis divergent du nôtre sur l’injection? Florence Fellay est, en quelque sorte, «arbitre professionnelle». Médiatrice FSM et psychologue FSP à Monthey, elle analyse les conflits mieux que quiconque. Et surtout, elle sait comment les éviter. Ses précieux conseils.

Pourquoi le débat autour du vaccin est-il aussi émotionnel?

Florence Fellay: Ce débat est particulier parce que parler de vaccin, c’est parler de la santé, de la maladie, mais aussi de la vie et de la mort. C’est émotionnel car nous n’accordons pas tous la même valeur à la notion de santé, qui nous renvoie à notre propre droit à préserver notre libre arbitre.

Nos croyances entrent aussi en jeu, nos représentations et ce que l’on a vécu en matière de santé, de traitements et de vaccination.

«L’aspect émotionnel est également boosté par la période anxiogène que nous traversons. Tout le monde ne gère pas de la même manière son niveau d’anxiété»

Il y a une immense part d’inconnu qui touche tant au vaccin qu’au virus. On ne sait pas tout, les informations tombent au fur et à mesure des découvertes scientifiques, et tout cela complique la réflexion et la prise de décision concernant le vaccin.

Un désaccord sur le vaccin, ça peut briser une relation?

Une divergence d’opinion ne va pas avoir d’impact tant qu’elle est acceptée. A l’inverse, c’est quand on se refuse le droit de ne pas être d’accord qu’elle peut perturber une relation. Celle-ci peut dégénérer quand on ne donne pas à l’autre le droit de penser autrement. Ou encore quand on confond le point de vue et la personne.

Que faire pour protéger malgré tout ce lien avec ceux qu’on aime?

Il n’y a pas de recette toute faite puisque nous, individus, sommes tous singuliers. Mais vous pouvez retenir ces quelques conseils:

  1. Vous l’avez saisi: Il faut accepter de ne pas être d’accord avec l’autre. La divergence fait partie du rapport à l’autre. Il est naturel de ne pas forcément avoir les mêmes points de vue, même avec ceux avec qui on est en amour ou en lien profond.
  2. Il faut admettre que chacun va décider pour lui-même. Chacun se détermine par rapport à son propre point de vue, est expert de lui-même et pas de l’autre.
  3. Pour désamorcer une escalade, on peut utiliser des phrases comme: «Je comprends que tu puisses voir les choses de cette manière. Je suis dans une réflexion différente mais j’entends ce que tu dis». On peut ensuite analyser la réponse qui vient en face. Si ça bloque, il faudra accepter que la discussion ne va pas être possible et la clore avec bienveillance.
  4. Pour trouver un équilibre, il faut se décentrer des points de vue et chercher à comprendre ce qui se trouve derrière eux. Je pense aux perceptions, aux émotions et aux besoins qui pèsent sur l’opinion de chacun sur la vaccination. On peut s’intéresser à l’expérience de l’autre, en lui demandant par exemple quelles émotions il ressent quand il pense au vaccin ou quelle expérience il a eu avec la piqûre par le passé. Cela va améliorer la compréhension mutuelle et calmer le jeu. Ecouter les besoins, c’est pouvoir trouver des stratégies pour les satisfaire des deux côtés.

Les vaccins ont chuté en Suisse, mais pourquoi?

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