Voici la première cause de dispute dans les foyers suisses
En Suisse, on aime rester à la maison. La plupart des personnes y passent quasiment toutes leurs soirées, y compris celles et ceux habitant en ville. C'est ce qui ressort d'une «étude représentative» qu'Ikea a mandatée à l'institut Sotomo, diffusée ce lundi. Le constat est clair: pour les Helvètes, le logement est «un lieu de liberté», «un cocon où l’on se sent en sécurité», «un havre de paix».
Pourtant, cela ne signifie pas que l’on y est toujours détendu. Bien au contraire, soulignent les auteurs de la recherche: «La maison est souvent le théâtre et le motif de tensions et de frictions». Notamment lorsque les exigences en matière d’ordre, de propreté ou de répartition des tâches ne sont pas partagées.
Cela semble arriver assez souvent. Près de la moitié des personnes interrogées (49%) ont affirmé s'embrouiller au moins une fois par mois au sujet de l'ordre et du rangement. Dans un quart des ménages, les tensions seraient même hebdomadaires. Parmi les autres thèmes sensibles, on retrouve la propreté et l'hygiène, source de conflits pour plus d'un ménage sur trois (35%).
«L’ordre et la propreté du logement sont essentiels pour les Suisses», observe l'étude. Trois personnes sur quatre déclarent avoir des exigences élevées en la matière. Pas surprenant à ce que ce sujet débouche souvent sur des conflits - notamment au vu du fait que seuls 16% des sondés s’offrent les services d’une aide-ménagère.
En revanche, les tensions liées aux finances, au bruit, aux temps de repos ou à la sphère privée sont beaucoup plus rares. Moins d'un ménage sur cinq se dispute à ce sujet. Plus étonnant, l'aménagement du logement suscite également peu de frictions: il constitue une source de conflits pour à peine 8% des personnes interrogées.
Laisser traîner la vaisselle sale
Les conflits liés à l'ordre et à la propreté se cristallisent souvent autour de la cuisine, observent les chercheurs. C'est dans cette pièce que peuvent se dérouler plusieurs comportements à risque. Le «tabou absolu» le plus souvent cité consiste à ne pas nettoyer le plan de travail lorsque celui-ci est sale. Près de 70% des personnes interrogées trouvent cela inacceptable.
Entasser la vaisselle sale dans l'évier est également vu d'un très mauvais oeil par plus de la moitié des sondés, tout comme le fait d'y laisser traîner les chiffons mouillés.
Il est intéressant de remarquer que les femmes et les hommes n'ont pas la même sensibilité. Les tabous relatifs à la propreté sont plus souvent cités par les premières, tandis que les deuxièmes supportent moins bien que les ustensiles soient placés ou rangés au mauvais endroit. Les auteurs de la recherche constatent:
Chacun pense contribuer plus que l'autre
Cette différence de perception genrée se retrouve dans un autre domaine, particulièrement sensible: la répartition des tâches. En effet, les femmes et les hommes habitant en couple, avec ou sans enfants, n’évaluent pas de la même manière leur contribution respective.
Les chiffres sont éloquents: près de 70% des femmes estiment que l'organisation du foyer repose sur elles, alors que 60% des hommes pensent que les tâches sont réparties équitablement. A noter que seuls 9% des hommes se sentent responsables de l’organisation du foyer – aucune des femmes sondées ne considère que cela soit le cas.
Les exemples concrets formulés par l'étude le montrent clairement: les hommes et les femmes accordent toujours plus d'importance à leur contribution qu'à celle de leur partenaire. Ainsi, de nombreuses femmes pensent s'occuper davantage des courses, de la vaisselle ou de la cuisine, alors que beaucoup d'hommes estiment qu’ils jouent un rôle tout aussi important.
Seules exceptions: tout le monde s'accorde à dire que les réparations sont une affaire masculine, tandis que la lessive repose largement sur les femmes. «Tout cela montre que le partage des tâches ne repose pas uniquement sur des faits, mais aussi – et surtout – sur des perceptions personnelles», indiquent les auteurs de l'étude.
Pourtant, les données disponibles donnent plutôt raison aux femmes. Selon les derniers chiffres de l'Office fédéral de la statistique (OFS), relatifs à 2024, celles-ci consacrent en moyenne 32 heures par semaine aux tâches ménagères, contre 22 pour les hommes. La préparation des repas et le rangement affichent des écarts particulièrement importants.
Une chose est sûre: on ne s'embrouille pas partout avec la même fréquence. La plupart des disputes se déroulent dans le salon (66%), qui est accessoirement la pièce préférée de 90% des sondés. La cuisine peut également s'avérer un endroit tendu, avec 30% des cas, alors que la chambre à coucher semble préservée par les conflits.
