L'usage de la croix suisse sur les produits commerciaux est fortement réglementé. Il garantit le lien entre une société et la Suisse, soit les valeurs que les consommateurs, ici et autour du monde, lui accordent: fiabilité, qualité et excellence, pour ne citer qu'eux.
Si la Confédération écrit les mots ci-dessus, c'est parce que les règles sont claires:
Si ce n'est pas le cas, il est strictement interdit d'apposer la croix suisse sur un produit. La fameuse marque de chaussures On contrevient à ce principe, puisqu'elle utilise le drapeau national alors qu'elle respecte pas le seuil des 60%.
Avec une production exclusivement réalisée au Vietnam et en Indonésie, On a l'interdiction d'utiliser l'emblème national sur ses baskets, sur le territoire helvétique, du moins. Mais il en va différemment à l'étranger où la firme, dont Federer est l'ambassadeur et actionnaire, continue d'apposer la croix.
Pour David Stärkle, directeur de Swissness Enforcement, c'est un grave ennui:
Et c'est là que le bât blesse puisqu'On continue d'apposer la mention «Swiss Engineering» sur ses produits à l'étranger et y colle un petit drapeau à croix blanche, arguant que son département de recherche et développement occupe 300 personnes à Zurich.
Pour David Stärkle, toujours cité par «Le Temps», il y a des raisons au conflit avec la firme:
Et ce «mauvais signal» est renforcé par le fait que les autorités étrangères ne peuvent pas poursuivre les contrevenants sur la base des règlementations suisses. Soit un blanc-seing pour contrevenir aux règles à l'étranger?
Selon les informations de Blick, la situation pourrait changer. Les autorités helvétiques qui veillent à la «suissitude» auraient signalé le bébé de Roger Federer aux autorités chinoises et une enquête aurait été ouverte pour découvrir «dans quelles conditions le droit chinois autorise l’utilisation de la croix suisse sur des produits qui ne sont pas fabriqués en Suisse».
Interrogé par Blick, On prend la mouche et dénonce la démarche:
L’Institut fédéral de la propriété intellectuelle et Swissness Enforcement nient avoir engagé directement des démarches en Chine. Néanmoins, On aurait déjà reçu un courrier des autorités chinoises, Blick écrit encore qu'«une procédure paraît imminente.» (hun)