Les femmes mariées gagnent nettement moins que les hommes mariés, en particulier les mères. L'écart est plus faible entre les célibataires, montre un rapport de la Confédération. Une partie de cet écart reste inexpliquée et pourrait être due à une discrimination.
En 2022, dans les secteurs privé et public, les femmes mariées ont gagné nettement moins que les hommes mariés (-16%). Cet écart entre les sexes est de 1,3% pour les salariés célibataires, selon un rapport de l'Office fédéral de la statistique adopté mercredi par le Conseil fédéral en réponse à un postulat du Parlement.
Le différentiel de salaire associé à la parentalité (présence ou absence d'enfants) reste bien plus prononcé auprès des hommes qu'auprès des femmes.
Parmi les cadres moyens et supérieurs, l'écart des salaires lié au fait d’être parent atteint:
De manière générale, le rapport note aussi que la différence salariale augmente régulièrement avec l'âge. A nouveau, ce phénomène s'observe en particulier chez les personnes mariées:
Plus le taux d'occupation est élevé, plus la différence salariale entre les sexes est importante. Les femmes à plein temps gagnent 11% de moins que leurs collègues masculins. Pour un taux d'occupation inférieur à 50%, l'écart salarial en défaveur des femmes est de 1,2%.
Plus le poste est élevé dans la hiérarchie, plus l'écart salarial est là encore important au détriment des femmes. Celles-ci gagnent 14,7% de moins que les hommes dans les postes à haut niveau de responsabilité, contre 5,7% de moins dans les postes sans fonction de cadre. La proportion de femmes diminue régulièrement à mesure que la position professionnelle s’élève, rappelle le rapport.
Les analyses montrent que les différences salariales d'un sexe à l'autre sont mesurables. Elles sont en partie dues à des facteurs structurels, notamment le niveau de formation, le nombre d'années de service ou la fonction hiérarchique.
Une bonne partie (48% en moyenne) de l'écart salarial entre les sexes reste toutefois inexpliquée. Cette différence pourrait être due à une discrimination potentielle, estime le rapport. Mais aussi à des caractéristiques dont l'analyse n'a pas tenu compte.
Ces nouvelles variables liées au statut familial apportent une plus-value pour expliquer certains écarts salariaux. Mais le Conseil fédéral estime qu'elles ne peuvent pas être invoquées pour légitimer des différences de salaires entre les sexes, écrit-il. La loi interdit toute discrimination salariale entre femmes et hommes se fondant sur l'état civil ou la situation familiale. (jah/ats)