Jeune mère de deux enfants en bas âge, Marie (prénom modifié) a eu pendant plusieurs années pour voisins de palier la mère et ses deux filles retrouvées mortes mardi soir par la police dans un immeuble de Corcelles, en périphérie de Neuchâtel. Les causes de la mort sont, selon toute vraisemblance, des coups de couteau assénés à la femme et aux deux enfants, des fillettes âgées de 10 et 3,5 ans, par le ex-conjoint et père des victimes.
Mardi soir, Marie, qui habite l’immeuble de quatre étages où le drame a eu lieu, a entendu la police crier «Baisse ton couteau! Baisse ton couteau!». C’était sitôt après que la police a forcé la porte de l’appartement suspect avec le concours d’un serrurier appelé par elle pour l’occasion.
«L’homme dégageait de mauvaises ondes», se souvient Marie. «Jusqu’à il y peu, le couple vivait ensemble avec les deux enfants. Lorsque le mari était là, sa femme ne parlait pas. C’est à peine si elle disait bonjour».
Marie affirme avoir entendu la police dire sur place que ce serait une parente de la femme tuée qui a appelé la police ce mardi, et pas un habitant de l'immeuble. Visiblement, cette parente était inquiète de ne pas avoir de nouvelles. Ce mercredi matin, les autorités ont confirmé que la police a été alertée vers 21h15 par une parente habitant à l'étranger.
Marie se souvient d’une altercation avec celui qui fait figure de suspect dans le triple meurtre survenu mardi. «C’était un soir tard, vers 23h30. Les enfants du couple faisaient beaucoup de bruit, ça jouait, ça criait. J’étais allée sonner à la porte. L’homme m’avait mal parlé. Il ne voulait pas reconnaître qu’il était en tort.»
Il y a quelques semaines, un mois peut-être, le couple en question avait rangé sa cave. «C’était comme un déménagement. Il y avait des objets dispersés un peu partout dans les parties communes, on ne pouvait pas passer.»
Mardi, le matin du drame, Marie a salué l’aînée des deux filles qui partait à l’école. «Je lui ai dit: "Alors, c’est déjà la rentrée?" Elle m’a répondu "oui", elle semblait toute contente.»
Cela fait deux fois en peu de temps que Marie est confrontée à ce type de tuerie. «Il y a un an environ, j’ai une collègue de travail qui a été tuée, ainsi que sa fille, une ado, par son conjoint ou ex-conjoint.» Comme dans le triple meurtre de Corcelles, il y avait un chat. Tué également par le meurtrier.
Ce mercredi en fin de matinée, une unité de la police scientifique en combinaison blanche intervenait dans l’appartement, lieu de la tragédie, la porte étant entrouverte.