Victime d'abus sexuels, un Neuchâtelois a reçu un 2e baptême
Victime d'abus sexuels par son grand-oncle prêtre qui l'avait baptisé, un Neuchâtelois a souhaité recevoir ce sacrement une seconde fois, mais par l'Eglise réformée évangélique du canton de Neuchâtel (Eren), en geste de reconstruction et réconciliation spirituelle. Cette démarche est rare.
«Un baptême d’eau est pleinement valable dès lors qu’il est célébré au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, quelle que soit l’Eglise qui l’administre. On ne "débaptise" pas: nul ne peut retirer un signe que Dieu a posé», a expliqué mardi à Keystone-ATS Yves Bourquin, président du Conseil synodal de l'Eren, revenant sur une information d'Arcinfo.
L'Eren a pris la demande de rebaptême du Neuchâtelois très «au sérieux». Elle a traité le sujet de manière anonyme et s'est dotée d'une ligne de conduite valable pour ce type de demande.
Dans le cas présent, l'Eren y a accédé. Et Yves Bourquin de préciser:
Statut de victime reconnu
Le second baptême a eu lieu le 24 août en présence des pasteurs et de la communauté de la paroisse de l'Entre-deux-Lacs. Le Neuchâtelois suit actuellement le parcours théologique requis pour devenir diacre.
Yves Bourquin note:
Selon Arcinfo, le Neuchâtelois a été reconnu victime et indemnisé par l'Eglise catholique romaine. Un autre témoignage allait dans le même sens que celui donné par le Neuchâtelois. Le prêtre en question, qui a fait l'essentiel de sa carrière dans les paroisses catholiques, est décédé, il y a trois ans.
D'après le quotidien neuchâtelois, l'évêque de Lausanne, Genève, Fribourg et Neuchâtel Charles Morerod aurait confirmé au Neuchâtelois sa sortie totale de l'Eglise catholique romaine. Cette dernière n'avait pas été approchée de manière officielle par l'EREN avant que le second baptême ne soit effectué. (sda/ats/svp)
