En 2022, Genève est devenu le canton ayant ordonné le plus d'écoutes téléphoniques: 223 mesures de «surveillance en temps réel» y ont été menées, sur les 1218 réalisées dans toute la Suisse, soit 18,3% du total. C'est ce qu'affirme ce jeudi la Tribune de Genève (TDG), sur la base des données diffusées par le Service de surveillance de la correspondance par poste et télécommunication (SCPT).
L'expression «surveillance en temps réel» désigne toute interception de communication dont le contenu – par exemple, conversations ou échanges de messages écrits – est rendu disponible, explique le quotidien genevois.
Si l'on considère les chiffres absolus, la Cité de Calvin est suivie de près par Zurich, avec 212 surveillances en temps réel, puis le canton de Vaud avec 149 écoutes. Le nombre rapporté à la population donne une image quelque peu différente, comme on le voit dans le tableau ci-dessous:
Ainsi, si Genève reste en tête du classement avec 4,3 écoutes pour 10 000 habitants, Zurich glisse à la neuvième place (1,3 cas). Nidwald (3,6) et le Jura (2,7) occupent le reste du podium. En effet, le plus jeune canton de Suisse affiche une quantité relativement élevée d'écoutes (20) comparée à sa petite population.
Les autres cantons romands se placent respectivement à la 4e place (Vaud), 8e (Neuchâtel), 10e (Fribourg), 11e (Berne) et 14e (Valais).
A noter finalement que cinq cantons, tous situés en Suisse alémanique, n'ont ordonné aucune mesure d'écoute téléphonique.
Les demandes pour des mesures de surveillance ont fortement augmenté en Suisse l'année passée.
Avec une hausse de 95%, ce sont les «recherches par champ d’antenne» qui ont la plus forte croissance en Suisse, poursuit la TDG. Une hausse, apprend-on, rendue possible par la multiplication des antennes de téléphonie mobile. Ce sont généralement les autorités de poursuite pénale qui y recourent, dans le cadre de la recherche du numéro de téléphone d'un suspect. (asi/mndl)