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Accueillir un réfugié ukrainien en Suisse? 4 points pour comprendre

Fluechtlinge ueberqueren die ukrainisch slowakische Grenze bei Vysne Nemecke, Slowakei am Sonntag, 6. Mai 2022. (KEYSTONE/Ti-Press/Pablo Gianinazzi)
Image: KEYSTONE/TI-PRESS

Accueillir un réfugié ukrainien chez soi? 4 points pour comprendre

En Suisse, une vague de solidarité s'est déployée pour aider les familles ukrainiennes qui fuient les combats. Mais comment s'organise l'accueil des réfugiés sur notre sol? On vous explique tout.
09.03.2022, 11:4810.05.2023, 18:17
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Selon les chiffres du secrétariat d'État à la migration, quelque 700 personnes déplacées se sont présentées dans les centres fédéraux pour requérants d'asile depuis le début du conflit. Principalement des femmes et des enfants sont enregistrés à ce jour. Mais les Suisses n'ont pas attendu l'arrivée des premiers réfugiés pour lancer des initiatives solidaires et se proposer pour accueillir les familles. Comment procéder et surtout à quoi faut-il rester attentif? watson vous explique tout ça en quatre points.

De 90 jours à une année

Tout citoyen ukrainien peut séjourner en Suisse 90 jours sans demander de visa particulier. Il est donc possible d'inviter un ami, un membre de votre famille ou une connaissance et de lui permettre de rester sur le territoire pendant ces trois mois. Ce qui est en train de changer avec la guerre en Ukraine, c'est l'octroi d'un statut spécial pour les réfugiés. Celui-ci leur permet de rester sur le sol helvétique une année et de bénéficier du soutien de la Confédération en matière de logement, d'aide social, etc. C'est le statut «S» et il est théoriquement renouvelable.

Centre ou famille d'accueil

Les personnes qui fuient le conflit arrivent en Suisse soit par leurs propres moyens, soit avec l'aide d'un proche. Ces initiatives privées qui mettent en lumière la solidarité de nos concitoyens sont dans l'ensemble saluées par les autorités qui estiment toutefois qu'elles doivent être organisées de concert avec les institutions officielles.

«Tout en saluant ces gestes de solidarité, le Conseil d’Etat a chargé l’EVAM de préciser et de gérer à la fois les conditions nécessaires à remplir pour accueillir dignement ces réfugiés, les modalités pratiques de l’accueil et la mise en place de l’accompagnement nécessaire. Il en va de même pour les nombreuses actions de bénévolat.»
Communiqué de l'Etat de Vaud

En d'autres termes: l'aide, c'est bien. L'aide organisée, c'est mieux. Mais qu'arrive-t-il concrètement aux personnes qui entrent en Suisse? Eliane Engeler de l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR) explique:

«Actuellement, il y a déjà des réfugiés en provenance d'Ukraine qui sont logés chez leur famille ou des amis»
Eliane Engeler, porte-parole Organisation suisse d'aide aux réfugiés

Par la suite, et c'est aussi pour cette raison que les cantons s'organisent, un certain nombre de personnes seraient hébergées dans des centres, car elles n'ont pas de liens familiaux en Suisse. La porte-parole de l'OSAR ajoute que le choix du logement appartient aussi à chacun.

Vie privée et durée de séjour

Toute personne souhaitant accueillir un réfugié ou une famille venant d'Ukraine, peut s'inscrire via le site de l'OSAR. Cette plateforme va regrouper les propositions d'hébergement et l’OSAR va faire les placements en coordination avec les partenaires dans les cantons. Eliane Engeler précise qu'accueillir quelqu'un qui a fui la guerre ne s'improvise pas.

«Ces personnes se font beaucoup de soucis. Elles ont besoin d'un espace de refuge. Elles doivent idéalement avoir une chambre qu'elles peuvent fermer à clef pour bénéficier d'une sphère privée»
Eliane Engeler, porte-parole Organisation suisse d'aide aux réfugiés

La décision d'ouvrir son foyer à un inconnu n'est pas à prendre à la légère. Les hôtes doivent consacrer du temps pour aider le réfugié, notamment dans ses tâches administratives. Il est donc primordial de clarifier les attentes de tous.

Du côté de l'établissement vaudois d'accueil des migrants, son directeur insiste sur le principal enjeu de l'accueil, qui est sa durée.

«On n'accueille pas une personne réfugiée pour quelques semaines ou quelques jours. En moyenne, elle reste de six à neuf mois dans le foyer. Il y a un enjeu de stabilité, surtout en ce qui concerne les familles avec enfants»
Erich Dürst, directeur EVAM

Après cette période, les migrants ont acquis une certaine autonomie, ils auront peut-être trouvé un logement et pourront «voler de leurs propres ailes», explique Erich Dürst.

Augmentation des capacités d'accueil

L'aide s'organise, aussi bien au niveau fédéral que cantonal. Selon son directeur, l'EVAM est en train d'augmenter la capacité d'accueil et cherche des structures supplémentaires (bâtiments, hôtels, etc.) qui pourraient servir de logements. L'Établissement vaudois d'aide aux migrants a aussi créé une adresse email (heberger-un-migrant@evam.ch) pour récolter toutes les propositions d'hébergements. Concernant les procédures spécifiques du fameux permis «S», qui permettra à terme d'accéder aux prestations sociales, à un logement et à l'assurance maladie, elles ne sont pas encore précisément définies par les cantons pour l'instant.

«Il faut se rendre compte que c'est une situation nouvelle et inédite, même pour des acteurs expérimentés comme nous»
Erich Dürst, directeur EVAM
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