Selon les chiffres du secrétariat d'État à la migration, quelque 700 personnes déplacées se sont présentées dans les centres fédéraux pour requérants d'asile depuis le début du conflit. Principalement des femmes et des enfants sont enregistrés à ce jour. Mais les Suisses n'ont pas attendu l'arrivée des premiers réfugiés pour lancer des initiatives solidaires et se proposer pour accueillir les familles. Comment procéder et surtout à quoi faut-il rester attentif? watson vous explique tout ça en quatre points.
Tout citoyen ukrainien peut séjourner en Suisse 90 jours sans demander de visa particulier. Il est donc possible d'inviter un ami, un membre de votre famille ou une connaissance et de lui permettre de rester sur le territoire pendant ces trois mois. Ce qui est en train de changer avec la guerre en Ukraine, c'est l'octroi d'un statut spécial pour les réfugiés. Celui-ci leur permet de rester sur le sol helvétique une année et de bénéficier du soutien de la Confédération en matière de logement, d'aide social, etc. C'est le statut «S» et il est théoriquement renouvelable.
Les personnes qui fuient le conflit arrivent en Suisse soit par leurs propres moyens, soit avec l'aide d'un proche. Ces initiatives privées qui mettent en lumière la solidarité de nos concitoyens sont dans l'ensemble saluées par les autorités qui estiment toutefois qu'elles doivent être organisées de concert avec les institutions officielles.
En d'autres termes: l'aide, c'est bien. L'aide organisée, c'est mieux. Mais qu'arrive-t-il concrètement aux personnes qui entrent en Suisse? Eliane Engeler de l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR) explique:
Par la suite, et c'est aussi pour cette raison que les cantons s'organisent, un certain nombre de personnes seraient hébergées dans des centres, car elles n'ont pas de liens familiaux en Suisse. La porte-parole de l'OSAR ajoute que le choix du logement appartient aussi à chacun.
Toute personne souhaitant accueillir un réfugié ou une famille venant d'Ukraine, peut s'inscrire via le site de l'OSAR. Cette plateforme va regrouper les propositions d'hébergement et l’OSAR va faire les placements en coordination avec les partenaires dans les cantons. Eliane Engeler précise qu'accueillir quelqu'un qui a fui la guerre ne s'improvise pas.
La décision d'ouvrir son foyer à un inconnu n'est pas à prendre à la légère. Les hôtes doivent consacrer du temps pour aider le réfugié, notamment dans ses tâches administratives. Il est donc primordial de clarifier les attentes de tous.
Du côté de l'établissement vaudois d'accueil des migrants, son directeur insiste sur le principal enjeu de l'accueil, qui est sa durée.
Après cette période, les migrants ont acquis une certaine autonomie, ils auront peut-être trouvé un logement et pourront «voler de leurs propres ailes», explique Erich Dürst.
L'aide s'organise, aussi bien au niveau fédéral que cantonal. Selon son directeur, l'EVAM est en train d'augmenter la capacité d'accueil et cherche des structures supplémentaires (bâtiments, hôtels, etc.) qui pourraient servir de logements. L'Établissement vaudois d'aide aux migrants a aussi créé une adresse email (heberger-un-migrant@evam.ch) pour récolter toutes les propositions d'hébergements. Concernant les procédures spécifiques du fameux permis «S», qui permettra à terme d'accéder aux prestations sociales, à un logement et à l'assurance maladie, elles ne sont pas encore précisément définies par les cantons pour l'instant.