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Un an de guerre en Ukraine: les répercussions en Suisse

Un an de guerre en Ukraine: le point sur les répercussions en Suisse

Ukrainian politician Maria Mezentseva wears a sticker with the Swiss and Ukrainian flag, during a national demonstration against the Russian invasion of Ukraine in Bern, Switzerland, Saturday, April 2 ...
Un autocollant avec le drapeau suisse et ukrainien, lors d'une manifestation contre l'invasion russe, à Berne.Image: sda
Il y a près d'un an que la Russie a envahi l'Ukraine, voici un aperçu de l'impact de cette guerre sur notre pays.
24.02.2023, 05:1408.05.2023, 10:51
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De la reprise des sanctions de l'UE au débat sur la neutralité et la réexportation d'armes en passant par l'accueil de dizaines de milliers de réfugiés, la guerre a eu son lot de répercussions en Suisse.

Réactions politiques

Le jour même de l'invasion russe, le 24 février 2022, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) condamne «dans les termes les plus forts» l'invasion, appelle Moscou à cesser immédiatement son «agression militaire» et à retirer ses troupes du territoire ukrainien:

  • Début mars, le personnel suisse de l'ambassade helvétique à Kiev quitte la capitale. L'ambassade est temporairement fermée et rouvre le 19 mai;
  • Fin avril, la présidente du Conseil national Irène Kälin (Vert-e-s/AG) se rend en Ukraine, accompagnée des conseillers nationaux Roger Nordmann (PS/VD), Niklaus Gugger (PEV/ZH) et Yves Nidegger (UDC/GE);
  • Le 23 septembre, l'ambassade de Suisse en Ukraine qualifie le passage de l'armée russe dans le Nord-Est de l'Ukraine de «régime d'occupation barbare». Une semaine plus tard, la Suisse condamne l'annexion de territoires ukrainiens par la Russie et dénonce «une grave violation du droit international»;
  • Le 20 octobre, le président de la Confédération Ignazio Cassis effectue une visite surprise à Kiev, où il rencontre son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky;
  • Le 12 janvier de cette année, en tant que ministre des affaires étrangères, le Tessinois critique l'agression russe en Ukraine lors de son premier discours devant le Conseil de sécurité de l'ONU, où la Suisse siège pour deux ans.

Solidarité

Le jour même de l'invasion russe, des manifestations ont eu lieu à Berne, St-Gall et Zurich pour la dénoncer:

  • Moins de deux semaines plus tard, des dizaines de milliers de personnes manifestaient contre le conflit dans différentes villes de Suisse;
  • Peu après le début de la guerre, la Suisse a commencé à livrer du matériel humanitaire à l'Ukraine;
  • Jusqu'à la mi-mai, ce sont 500 tonnes qui ont été acheminées, suivies par 100 tonnes supplémentaires en août;
  • En juillet se tient à Lugano une conférence sur la reconstruction de l'Ukraine. La déclaration finale souligne que le plan de reconstruction du pays sera lié à un programme de réformes, dont la lutte contre la corruption.

Sanctions

Le Conseil fédéral décide à plusieurs reprises de reprendre les sanctions de l'UE contre la Russie, le Bélarus et l'Iran. Ces mesures comprennent entre autres un embargo sur le pétrole brut, l'interdiction d'acheter de l'or en provenance de Russie ou un plafonnement des prix des produits pétroliers russes. Berne suspend en outre l'aide administrative à la Russie. Elle sanctionne également les fabricants de drones iraniens qui livrent la Russie.

Quatre jours après l'invasion, la Suisse reprend le premier train de sanctions européennes à l'encontre de la Russie:

  • Mi-mars, elle ajoute 197 personnes et neuf entreprises à la liste des sanctions. Fin mars, le Conseil fédéral reprend d'autres sanctions de l'UE à l'encontre de la Russie;
  • Début avril, les avoirs bloqués en Suisse en raison des sanctions s'élèvent à 7,5 milliards de francs;
  • Fin mai, le Conseil fédéral s'oppose toutefois à la demande du PS de créer une task force pour bloquer les avoirs russes;
  • Des discussions sont par ailleurs en cours au niveau international sur la possibilité de confisquer les avoirs russes gelés et de les utiliser pour la reconstruction de l'Ukraine;
  • Un groupe de travail du Conseil fédéral conclut toutefois à la mi-février 2023 qu'une telle confiscation d’avoirs russes privés en Suisse n'est pas licite et qu'elle est contraire à l'ordre juridique en vigueur.

Neutralité

Mi-mars, à peine trois semaines après l'invasion russe de l'Ukraine, l'ancien conseiller fédéral Christoph Blocher annonce le lancement d'une initiative populaire sur la neutralité de la Suisse. Les sanctions économiques comme celles contre la Russie ne doivent plus être possibles. De son côté, le président du PLR Thierry Burkart demande début avril une réorientation de la politique de sécurité suisse et un rapprochement avec l'OTAN.

La définition de la neutralité suisse est de plus en plus remise en question. Fin juin, le président de la Confédération Ignazio Cassis estime que la neutralité signifie collaborer avec des pays qui sont en accord avec les principes helvétiques. Début septembre, le Conseil fédéral affirme que la Suisse doit s'en tenir à la neutralité, tout en orientant plus systématiquement sa politique de sécurité et de défense vers la coopération internationale.

Lors du Forum économique de Davos (WEF) en janvier, la neutralité suisse a fait l'objet de critiques, notamment de la part de la présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen, du maire de Kiev Vitali Klitschko et du secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg.

Fin janvier 2023, la commission de politique de sécurité du Conseil national a adopté des textes demandant que la réexportation de matériel de guerre produit en Suisse soit autorisée dans certains cas, notamment pour l'envoi de munitions vers l'Ukraine. A la mi-février, la Confédération rejette toutefois une demande de l'Espagne de livrer deux canons antiaériens de 35 mm. Comme elle l'avait déjà fait pour des demandes de l'Allemagne et du Danemark, elle motive son refus par la loi sur le matériel de guerre.

Energie

Début mars 2022, une semaine après l'invasion russe de l'Ukraine, le Conseil fédéral décide de prendre des mesures afin de garantir l'approvisionnement en gaz pour l'hiver à venir. En avril, les prix de l'électricité, du gaz et du charbon atteignent des sommets.

Fin août, le gouvernement lance la campagne d'économies «L'énergie est limitée. Ne la gaspillons pas». Elle table sur des mesures connues, mais souvent oubliées comme réduire la température du chauffage, consommer moins d'eau chaude, éteindre les appareils électriques et les lumières ou cuisiner de manière responsable. Les recommandations semblent porter leurs fruits. En automne, une consommation inférieure de gaz par rapport à l'année précédente est constatée, un résultat aussi influencé par la météo clémente.

Pour assurer l'approvisionnement énergétique, le Conseil fédéral a également approuvé la mise sur pied d'une réserve hydroélectrique ainsi que de plusieurs centrales de réserve, dont une à Birr (AG) et une à Cornaux (NE). Un an à peine après l'invasion russe en Ukraine, le spectre d'une pénurie d'énergie s'éloigne: début février de cette année, le prix du gaz sur le marché de gros était à nouveau moins élevé qu'avant le début de la guerre.

Réfugiés

Environ deux semaines après le début de la guerre, le Conseil fédéral accorde un statut spécial aux réfugiés ukrainiens, le statut de protection S. La mesure est soutenue par tous les partis gouvernementaux (UDC, PS, PLR et Centre), même si l'UDC aurait aimé des restrictions.

Le nombre de réfugiés ukrainiens enregistrés en Suisse s'élevait à plus de 50 000 à la mi-mai et dépassait les 70 000 à la fin de l'année. A la mi-février 2023, ils étaient environ 75 000. En novembre dernier, le Conseil fédéral a prolongé le statut S pour un an. (ats/jch)

Cassis réaffirme le soutien de la Suisse à une Crimée ukrainienne
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