L'Abbaye de Saint-Maurice (VS) a failli dans la gestion des abus sexuels qu'elle a abrités au cours des dernières décennies. Chargé de faire la lumière sur ce passé, un groupe de travail indépendant a constaté des «dysfonctionnements importants».
Profondément bouleversée par les conclusions du rapport sur les abus, l'Abbaye de Saint-Maurice (VS) a reconnu vendredi ses fautes et a demandé pardon aux victimes. Elle va s'engager à transformer en profondeur son fonctionnement, indique-t-elle.
Une Commission de conseil en gouvernance (CCG) composée de spécialistes et présidée par un laïc indépendant pilotera un plan d'action pour que justice, écoute et vérité deviennent la règle, écrit l'Abbaye, alors qu'une conférence de presse avait lieu à Fribourg au même moment pour présenter les conclusions du groupe de travail indépendant. On peut lire:
L'Abbaye «reconnaît l'existence d'une culture du silence et de la banalisation, qui a affaibli la capacité d'écoute, le sens des responsabilités, et la vigilance communautaire». L'Abbaye «n'a pas su tenir compte de signaux qui dénotaient d'attitudes parfois gravement dysfonctionnelles, et ceci d’une manière répétée».
«A celles et ceux qui ont été victimes d'abus, nous exprimons notre profonde peine, notre honte sincère et notre demande de pardon», déclarent ses responsables dans le communiqué. Le chanoine Antoine Salina affirme:
Consciente du «caractère défaillant de sa gouvernance passée», l'Abbaye de Saint-Maurice refuse toute forme de déni ou de repli. Elle «engage une transformation en profondeur, pour que jamais de tels actes ne puissent se reproduire, ni être ignorés, ni être couverts».
Un plan d'action a été décidé par le Conseil abbatial. Il sera mis en oeuvre par un nouvel organe, la Commission de conseil en gouvernance (CCG), composée de laïcs (hommes et femmes) et de religieux spécialisés, présidée par un laïc et intégrant l'Abbé. Il s'articulera autour de cinq priorités et selon les directives émises par la Conférence évêques suisses (CES), la Conférence centrale catholique romaine suisse (RKZ) et les Communautés religieuses catholiques de Suisse (Kovos).
A savoir: l'accueil des victimes, la refonte de la gouvernance, la prévention et la formation, le travail de mémoire et le dialogue avec la société civile, a détaillé l'Abbaye. (jah/ats)