Souvenez-vous, l'affaire avait défrayé la chronique en janvier dernier: un bébé a été arraché à sa mère par l'Etat de Vaud. Celui-ci jugeait, sur la base du rapport d'une psychiatre, qu'elle n'était pas apte à élever son enfant et avait placé celui-ci en foyer.
La professionnelle de santé mentale la soupçonnait d'une «éventuelle pathologie psychiatrique». La mère, elle, estimait que la procréation médicalement assistée (PMA) dont elle a profité au Danemark pour faire naître l'enfant est en cause et qu'elle est victime de discrimination.
Depuis deux mois, la situation n'a pas changé: la petite Bénédicte*, désormais âgée de dix mois, est toujours placée à Lausanne. Mais les réactions sur l'affaire se sont multipliées. Du côté des soutiens de la famille, une tribune a été signée dans Blick au début du mois pour que le bébé «retourne dans les bras de sa mère». Le conseiller d'Etat en charge de la Jeunesse, Vassilis Venizelos, a répliqué pour assurer que le bébé était en bonne santé.
Dans les colonnes de 24 heures, on apprenait mardi qu'un rapport effectué au mois de février pourrait changer la donne. Celui-ci est contrasté et donne deux éléments qui paraissent opposés:
La motricité générale et fine du bébé semble peu développée et on lui suspecte un «trouble de l'audition aux deux oreilles». Si l'enfant est «calme et dort bien», elle sourit et «vocalise» peu.
Pour la mère de l'enfant et ses soutiens, c'est le signe évident que le placement en foyer a nui au bon développement de l'enfant. Ou alors celui-ci était-il inévitable, le bébé étant né prématuré à 36 semaines de grossesse?
De son côté, le Canton se contente de dire que «le développement de l’enfant est positif» et qu'il «n’a pas à donner des détails sur son état de santé». Il faut dire que le cas est remonté jusqu'au Tribunal fédéral, qui a confirmé le placement en foyer décidé par justice vaudoise en août 2023.
Le quotidien vaudois nous apprend également que la justice de paix a mandaté un pédopsychiatre pour «évaluer les compétences parentales de la mère de Bénédicte». Un rapport devrait être rendu prochainement.
Le médecin cantonal, Karim Boubaker, a été interpellé par la famille. Il a demandé des comptes au Chuv. Il a toutefois assuré dans les colonnes de Blick que l'enfant était en bonne santé.
Le big boss des médecins vaudois indique également que les cas de retard de développement chez les enfants se sont multipliés dans le canton de Vaud. Il argumente aussi que peu d'enfants «n'ont autant de spécialistes qui les observent et des rapports rédigés sur eux».
«De nombreux enfants qui sont élevés par leurs parents ont ce même type de retard», observe Karim Boubaker. Le médecin le reconnaît toutefois:
*prénom d'emprunt
(acu)