Deuxième ligne Genève-Lausanne et nouveau tracé Lausanne-Berne, nouvelles lignes régionales, tunnel entre Lausanne et Vevey: Vaud a présenté jeudi sa vision 2050 pour le rail. Avec deux grandes priorités: réduction des temps de parcours et augmentation des cadences.
Seul un développement ambitieux du trafic ferroviaire permettra de concilier l'atteinte des objectifs climatiques avec les besoins de mobilité croissants liés à l'augmentation de la démographie, a expliqué en substance la conseillère d'Etat en charge des transports, Nuria Gorrite, devant la presse à Lausanne. L'objectif affiché: faire doubler la part modale du rail à l'horizon 2050.
L'élue vaudoise a vanté «un nouveau pacte ferroviaire» avec un «réseau idéal» afin d'assurer la «cohésion nationale» du trafic ferroviaire dans le pays, mais également une meilleure connexion avec l'Europe. Voici de quoi il retourne. 👇
Même si les décisions, projets, plans et tracés finaux se prennent au niveau de la Confédération, les cantons ont l'obligation d'avoir une vision stratégique et des objectifs clairs de se montrer prêts en amont, a souligné la ministre vaudoise. Il faut donc anticiper au maximum, a-t-elle insisté.
Sur le plan national, Vaud souhaite «impérativement» réduire le temps de parcours entre Lausanne et Berne:
Cela devrait passer par une nouvelle ligne plus rapide, donc un nouveau tracé, passant à proximité de Moudon pour pallier le détour via Palézieux. Le but est de relier Lausanne à Berne en 45 minutes.
Le canton de Vaud garde évidemment toujours une deuxième ligne entre Lausanne et Genève dans ses priorités «indispensables». L'idée est de doubler la ligne actuelle pour créer un tracé alternatif. Une première étape est en passe d'être avalisée par les Chambres fédérales, soit un tunnel entre Morges et Perroy.
Toujours à l'horizon 2050, la gare de Lausanne aura déjà besoin d'une extension, selon Nuria Gorrite. Son agrandissement à l'issue des travaux actuels retardés devra se faire en souterrain, avec de nouvelles voies à quai, «sans quoi elle serait totalement saturée».
Deux autres infrastructures seront indispensables, selon les autorités: une augmentation de capacité sur la ligne Pied du Jura et une liaison directe entre Bussigny et Morges et, enfin, une hausse de capacité sur la ligne du Simplon avec, notamment, la construction d'un tunnel entre Lausanne et Vevey, solution privilégiée pour des raisons de place et de protection de Lavaux.
Pour délester le noeud ferroviaire de Lausanne, des «mesures importantes et ponctuelles» sont nécessaires. Vaud souhaite ainsi de nouvelles lignes régionales, souvent tangentielles à celles qui existent:
Toujours sur le plan régional, à long terme, l'offre ferroviaire devra proposer une cadence à 30 minutes sur l'ensemble du réseau vaudois. Elle devra même s'abaisser à 15 minutes dans les agglomérations et le long des axes à forte demande.
Tout ce catalogue de projets et développements représente une enveloppe financière estimée à plus de 20 milliards de francs, dont plus de 80% correspondent à la réalisation de projets pour le système ferroviaire national. L'investissement pour l'offre régionale se situe, lui, à environ 4 milliards de francs. Mais bien trop tôt à ce stade pour dire ce que cela coûtera au final au canton de Vaud, a répondu Nurria Gorrite. (jah/ats)