Bonne nouvelle pour les fonctionnaires vaudois?
Cette annonce tombe après plusieurs semaines de mobilisation du personnel des services publics et parapublics, entre journées de grève, grosses manifestations dans les rues de la capitale vaudoise et nombreuses actions dans les secteurs de l'enseignement, de la santé et du social notamment. Le Grand Conseil avait, lui, terminé son premier débat sur le budget mercredi soir après 26 heures de discussions, souvent très tendues, et sans avancée majeure.
A-t-il indiqué en fin de journée dans un communiqué. Il précise avoir pris ces décisions dans une séance extraordinaire ce vendredi même. Il compte ouvrir des négociations avec les syndicats.
«Constatant que la répartition des efforts souhaités dans son projet de budget 2026 a été modifiée lors du premier débat budgétaire, en parallèle à la montée d'un mouvement de contestation, il a décidé d'abandonner certaines mesures concernant le personnel tout en maintenant ses objectifs d'économies dans ce secteur», écrit-il.
Compensations
Le gouvernement retire donc le décret sur la contribution de crise de 0,7 % sur les salaires de la fonction publique, soit l'équivalent de 24 millions de francs d'économies. Cette mesure était vertement fustigée par les syndicats et était devenue le symbole de la colère des employés de la fonction publique défilant dans la rue.
Mais, ajoute le Conseil d'Etat, le montant sera compensé par des mesures d'économies ciblées sur les ressources humaines. Il évoque déjà le non-renouvellement automatique des postes au départ du titulaire et l'introduction d'un délai de carence de six mois à l'engagement sans prétériter les prestations essentielles (par exemple: chaîne sécuritaire, médecins, infirmières, enseignants).
Autre retour en arrière: le retrait de la suppression des décharges de fin de carrière des enseignants (1 million de francs d'économie). Le gouvernement dit vouloir formuler rapidement une nouvelle proposition au Grand Conseil dans le cadre de la réponse à une interpellation, après avoir négocié les modalités d'application avec les syndicats.
Enfin, le Conseil d'Etat veut optimiser la gestion des absences de courte durée et favoriser la mobilité professionnelle interservices pour garantir la bonne adéquation entre les ressources et l'évolution des besoins, le cas échéant en proposant des modifications légales au parlement.
Appel à la grève maintenu
Indique-t-il dans la foulée, tout en annonçant vouloir négocier avec les syndicats, «dans un esprit constructif, respectueux et ouvert».
Il les invitera d'ailleurs prochainement au dialogue, affirme-t-il. Invitée dans l'émission Forum de la RTS, la présidente du gouvernement Christelle Luisier a évoqué de possibles négociations «dès le début de l'année prochaine». Elle a reconnu que certaines coupes budgétaires «avaient été perçues comme un manque de reconnaissance» au sein de la fonction publique.
Invité sur le même plateau, le secrétaire syndical au SSP-Vaud, David Gygax, s'est montré très prudent face au communiqué de presse du gouvernement.
A-t-il réagi à chaud, tout en rappelant qu'il restait de nombreuses autres mesures sur lesquelles les syndicats étaient toujours très critiques.
Gygax s'étonne, en outre, de la «position surprenante» de l'exécutif sur la grève. C'est à l'Organe de conciliation dans le secteur public de trancher, selon lui, critiquant «toujours une forme d'autoritarisme» du gouvernement vaudois. L'appel à la grève de lundi est maintenu, a-t-il affirmé.
Place au 2ème débat
A noter que ces annonces du Conseil d'Etat seront débattues lors du deuxième débat sur le budget au Parlement cantonal dès mardi. Elles pourront donc être combattues, refusées, acceptées, telles quelles ou avec des modifications, des nuances.
A l'issue du premier débat-marathon, le déficit budgétaire a pu être réduit de quelque 25 millions de francs. Pour rappel, le projet initial du budget du Conseil d'Etat prévoit un déficit de 331 millions de francs, lequel intègre 305 millions de mesures d'économies
Dans un communiqué, le PS salue un «premier pas pour préserver le service public» et «une ouverture au dialogue». Il annonce aussi de nouvelles propositions et assure que «son objectif reste d'avoir un budget d'ici la fin de l'année».
Le PLR déplore pour sa part les annonces du Conseil d'Etat, qui interviennent dans un contexte de fortes pressions politiques et syndicales, ayant «profondément perturbé les débats démocratiques et institutionnels». Le parti rappelle que la crédibilité budgétaire «repose sur des choix assumés, planifiés et évalués et non sur des ajustements improvisés sous la pression»
(sda/ats)
