Loi sur le climat: la presse rappelle que «le plus dur reste à faire»
Le «oui» de dimanche à la loi sur le climat constitue «un signal fort», mais ne provoque pas d'euphorie dans les médias suisses. Le plus dur reste à faire, selon eux: prendre des mesures concrètes pour mettre en œuvre les objectifs de la loi.
Sonnée après l'échec de la loi CO2, la classe politique a ficelé en un temps record un projet raisonnable, souligne l'éditorial:
Que des gagnants
L'approbation de la loi sur le climat est «une preuve de clairvoyance» de la part des citoyens suisses, selon les titres du groupe alémanique CH Media:
Pour Le Temps, «rarement une votation fédérale se sera soldée par autant de gagnants sur la ligne d'arrivée».
Si la nouvelle loi ne fera pas de miracle à elle seule, «c'est un petit pas dans la bonne direction», note Le Quotidien Jurassien:
Loi «inoffensive»
Pour autant, ce vote ne résoudra pas tous les problèmes actuels. Nos collègues watson, dont la rédaction se trouve à Zurich, regrettent une loi «inoffensive» qui ne contient que peu de mesures concrètes à l'exception des subventions pour le remplacement du chauffage et l'innovation.
Même constat du côté d'ArcInfo, du Nouvelliste et du Journal du Jura, qui relèvent que cette loi ne propose qu'«une mesure concrète:
Le magazine Republik va plus loin. A ses yeux, la loi sur le climat n'a été acceptée que parce que le Parlement a exclu des mesures concrètes:
Gigantesque chantier
Désormais, d'autres chantiers législatifs s'annoncent pour parvenir dans un quart de siècle à l'objectif de zéro carbone fixé par le Conseil fédéral, soulignent 24 Heures et la Tribune de Genève.
Pompes à chaleur, chaudières à pellets, isolation thermique: la technologie a évolué, permettant à de plus en plus de gens de tourner le dos au fuel, ajoutent les deux quotidiens lémaniques:
Ce «gigantesque programme de remise en forme», comme l'écrit la Berner Zeitung, a l'air léger, mais il ne l'est pas. Les dépenses supplémentaires devront être financées par la Confédération et les citoyens le sentiront:
«Maintenant que le souverain a fixé l'objectif, il s'agit de prendre le bon virage», souligne pour sa part la NZZ. Concrètement, «la protection de l'environnement et du climat a aussi besoin de la responsabilité individuelle», ajoute le quotidien zurichois:
«Courage et créativité»
Un point de vue partagé par La Liberté. Toute seule, la loi climat n'empêchera pas les glaciers de continuer à fondre. Pour inverser sérieusement la tendance, la Suisse devra tôt ou tard adopter une politique plus coercitive, notamment selon le principe du pollueur-payeur.
Dans tous les cas, la société civile devra maintenir une pression considérable pour que les tendances validées ce dimanche soient suivies d'effets, estime Le Courrier. «La tentation sera maintenant de penser que tout est réglé, alors que tant reste à faire [...] Il faudra être capable de se réinventer. Cela suppose une solide dose de courage et de créativité». (ats/jch)