Les responsables du World Economic Forum (WEF) ont annoncé, hier, trois nouveaux noms très célèbres: le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est attendu à Davos, en compagnie du conseiller américain en matière de sécurité Jake Sullivan. Le président français Emmanuel Macron fera également une apparition remarquée, lui qui est déjà de retour en Suisse après sa visite d'Etat de l'automne dernier. Enfin, le président ukrainien Volodymyr Zelensky est également attendu à Davos.
La visite du président ukrainien, pays ravagé par la guerre, est probablement liée aux développements de ces derniers mois. En effet, la guerre à Gaza attire beaucoup l'attention, en particulier dans les pays occidentaux, tant sur le plan politique que médiatique. La liste des invités du WEF en témoigne également. Le secrétaire d'Etat américain est déjà en voyage au Proche-Orient et rencontrera à Davos certains des dirigeants et chefs de gouvernement qu'il vient de voir.
👉Suivez en direct la guerre contre l'Ukraine👈
Ainsi, le président israélien Isaac Herzog a annoncé sa participation lundi, comme Mohammed Bin Abdulrahman Al Thani, le premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, les chefs de gouvernement de Jordanie et du Liban, Bisheri Al Khasawneh et Nadschib Miqati respectivement, seront également présents sur place. S'y ajoutera le premier ministre irakien Mohammed Shyaa Al Sudani.
Dans cette configuration, l'Ukraine risquait d'être marginalisée. Certes, la quatrième réunion des conseillers à la sécurité nationale sur la formule de paix de l'Ukraine est prévue pour dimanche. Sous la direction du conseiller fédéral et ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis et du chef de la présidence ukrainienne Andriy Yermak, des représentants de plusieurs dizaines de pays y discuteront des conditions nécessaires à la paix en Ukraine. Mais cet événement a lieu avant le début officiel du WEF, avant l'arrivée des chefs d'Etat les plus puissants.
Zelensky ne participera pas non plus personnellement à cet événement, il n'est attendu qu'en début de semaine à Davos, si tant est que son voyage soit possible. Toutefois, Zelensky a probablement de bonnes raisons de venir: en Occident, et notamment aux Etats-Unis, la volonté de continuer à soutenir massivement l'Ukraine dans la guerre contre la Russie de Vladimir Poutine diminue. Zelensky n'a sans doute nulle part ailleurs la possibilité d'attirer autant l'attention sur ses préoccupations qu'à Davos.
Si la visite a lieu, un échange entre Zelensky et le gouvernement suisse devrait avoir lieu, probablement à Berne. Il devrait s'agir d'une des premières rencontres de haut niveau de la présidente de la Confédération Viola Amherd.
La ministre de la Défense serrera probablement de nombreuses autres mains à Davos: l'Argentin Javier Milei, le premier ministre chinois Li Qiang et les Allemands Robert Habeck, Annalena Baerbock et Christian Lindner sont attendus. L'UE sera représentée, entre autres, par Ursula von der Leyen.
La sécurité du WEF est assurée par un important déploiement de l'armée et des corps de police cantonaux de toute la Suisse. L'Office fédéral de la police (Fedpol) joue un rôle particulier. Il est responsable de la protection des personnes protégées par le droit international public - donc principalement des chefs d'Etat. Pour des raisons de sécurité, Fedpol ne souhaite pas révéler si la visite annoncée du président ukrainien Volodymyr Zelensky nécessite des efforts plus importants. Le dispositif de sécurité est mis en place sur la base d'une évaluation continue des risques.
Le chef de la sécurité du WEF avait déjà laissé entendre l'année dernière que les autorités étaient équipées. «Nous sommes prêts pour une visite spontanée de Zelensky», avait déclaré Walter Schlegel au Blick. Le commandant de la police cantonale grisonne fait office de chef d'intervention général depuis 2012 et a déjà accueilli le président américain Donald Trump à Davos.
Comme chaque année, le WEF bénéficie du soutien de l'armée suisse. Dès la période de Noël, les soldats ont pris des dispositions en faveur de la sécurité. Lundi dernier, le gros de la troupe est entré en service d'assistance. Pour l'engagement de l'armée au WEF, le Parlement a fixé une limite supérieure de 5000 militaires. Seule une partie d'entre eux sera directement engagée sur place. Les soldats restants protègent les infrastructures importantes. Les Forces aériennes sont chargées de la protection de l'espace aérien.
(Traduit et adapté par Chiara Lecca)