Depuis mardi, la pluie tombe sur une partie importante de la Suisse romande. L'épicentre des précipitations est tout trouvé: les Alpes, précisément le Haut-Valais. Alors que les pluies ont commencé comme prévu mardi, la nuit a été plutôt calme.
La région n'a pas oublié les crues et inondations importantes qui ont touché les Alpes en juin 2024, et la crue du Rhône qui a suivi dans le bas du canton. Au moins un décès avait été dénombré en Haut-Valais, un dans les Grisons et quatre dans le Tessin voisin.
Meteosuisse nous confirme que, depuis mardi, deux régions supplémentaires ont été placées en niveau d'alerte 5, le plus élevé. Toutes sont en Haut-Valais: après le versant sud du Simplon (vers Gondo, nous dit-on) et le haut de la vallée de Saas, c'est désormais le nord du Simplon et la vallée de Binn qui sont touchés. Une météorologue affirme:
Dans la nuit de mardi à mercredi, 57 millimètres de pluie ont été enregistrés dans la commune de Simplon, alors que la moyenne est de 126 pour le mois d'avril. Il est donc tombé environ la moitié des précipitations mensuelles en quelques heures. Meteosuisse évoque des «quantités de précipitations horaires soutenues». Par ailleurs:
Dans tous les cas, les précipitations ne sont pas terminées. L'activité la plus intense doit avoir lieu entre mercredi midi et jeudi matin. «Il devrait y avoir une accalmie vendredi, mais les précipitations vont revenir durant le week-end de Pâques, mais moins fortes», précise Meteosuisse.
Mais le danger principal n'est pas là. En juin dernier, les précipitations élevées en Valais et au Tessin avaient causé des glissements de terrain et les laves torrentielles qui avaient ravagé plusieurs villages et coûté des vies. L'experte de Meteosuisse n'écarte pas ce même danger en Haut-Valais cette semaine, bien au contraire:
En cause: un sol devenu sec à cause de plusieurs semaines de sécheresse et qui se gorge soudainement d'eau. De plus «ce sont des endroits particulièrement pentus», ce qui augmente logiquement le risque de coulée, mais aussi «peu stables à cause du réchauffement climatique».
Mais impossible de prédire précisément ce genre d'évènements. «Il n'y a pas de signe avant-coureur» jusqu'au début du glissement, nous dit-on. Il s'agira donc d'être prudent si l'on se trouve dans ces endroits sensibles.
Une crue du Rhône devrait toutefois être évitée. Selon la carte de vigilance des crues de l'Office fédéral de l'environnement (Ofev), si le Valais et le Rhône sont à surveiller, aucun débordement ne devrait avoir lieu. Le danger est de niveau 2 sur 5, soit «limité».
«Le Rhône devrait gonfler jusque vers vendredi, puis redescendre», nous confirme Meteosuisse. Les précipitations du week-end de Pâques ne seront quant à elles pas suffisantes pour le faire déborder. Des crues touchant les «petits et moyens cours d'eau» ne sont cependant pas à écarter, selon l'Ofev.