Suisse
Armée

Des casernes de l'armée suisse espionnées par des drones

L'armée suisse ne sait rien des drones qui «espionnent» ses tanks la nuit

Des sites de l'armée suisse sont espionnés par des drones.
Des sites de l'armée suisse sont espionnés par des drones.Image d'illustration: Raphael Rohner
Des drones survolent régulièrement des sites militaires suisses. L’armée alerte sur ces intrusions mais n’a pas encore opté pour leur neutralisation.
26.02.2025, 08:1526.02.2025, 08:15
Raphael Rohner / ch media
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Un bourdonnement nocturne dans le ciel au-dessus d’un champ de tir de Suisse alémanique a alerté des soldats en cours de répétition: «Plusieurs drones ont volé au-dessus de notre installation après la tombée de la nuit et ont tourné autour de nous», raconte un sergent-chef.

Cet incident, survenu il y a quelques jours, n'est pas un cas isolé. En décembre et janvier, des drones ont été aperçus dans le ciel au-dessus de divers sites militaires. Au moins trois drones ont survolé la zone de Bronschhofen (SG), par exemple, où une batterie d'artillerie procédait à un contrôle de matériel. Un soldat nous a confié:

«Nous aurions dû abattre ces drones: après tout, ils espionnent nos tanks!»
epa11861189 A fiber-optic-controlled drone designed for the Ukrainian Armed Forces, near Kyiv, Ukraine, 29 January 2025. Drones controlled by fiber optics can infiltrate enemy lines undetected by elec ...
Un drone de reconnaissance ukrainien.Image: keystone

Des faits similaires se sont produits en Allemagne vers des zones militaires et sites stratégiques. Les drones ont survolé des bases de l’armée de l’air et de la marine avant de disparaître aussi soudainement qu'ils étaient apparus.

Des drones privés égarés?

A Bronschhofen, les soldats ont d’abord pensé qu’il s’agissait d’une manœuvre et ont tenté de suivre les drones, en vain. Selon 20 Minutes, les responsables ont ensuite informé les militaires que les drones n’appartenaient pas à l’armée.

Que font ces drones au-dessus des installations militaires? La porte-parole de l’armée, Delphine Schwab-Allemand, n'a pas la réponse à cette question:

«Nous n'avons aucune donnée sur l’objectif ou la provenance des drones»

Elle précise que la Suisse, avec son territoire densément urbanisé et ses zones touristiques très fréquentées, est particulièrement sujette aux apparitions de drones. Selon l’armée, cela pourrait être dû à la prolifération des drones privés et de touristes voulant immortaliser leur séjour.

Les soldats de l'artillerie jugent cette hypothèse peu probable:

«Quel genre de touriste volerait de nuit avec plusieurs drones au-dessus d’une installation militaire, alors qu'il n’y a aucun site touristique à proximité?»

L'armée ne communique pour l'instant aucun chiffre sur la fréquence et les emplacements des observations de drones.

Pas d'interdiction de survol

Le dernier règlement du service de garde de l’armée suisse (WAT) ne mentionne pas spécifiquement l’utilisation des drones pour des missions de reconnaissance. L’armée n'a-t-elle pas pris la mesure du danger que représentent les drones espions? Celle-ci renvoie aux zones d’interdiction de survol définies par l’Office fédéral de l’aviation civile (Ofac), qui rendent le survol des installations militaires par des drones civils impossible.

Cependant, un coup d'oeil aux cartes de l’OFAC montre que toutes les bases militaires ne sont pas couvertes par une interdiction de survol pour les drones. L’armée confirme:

«Toutes les infrastructures et terrains militaires ne sont pas soumis à des interdictions de vol pour les drones, en effet. La disponibilité des drones est élevée, et leur utilisation revêt une grande importance militaire.»

L’armée n'exclut toutefois pas la possibilité d'étendre ces interdictions.

L'abattage des drones est possible

L’armée précise que l’utilisation des armes pour abattre des drones n’est, de manière générale, pas justifiable. L'abattage n'est toutefois pas exclu. En situation de crise ou de légitime défense, un tir est autorisé – pour autant que le principe de proportionnalité soit respecté.

L’abattage d’un drone pourrait donc être autorisé en cas de menace immédiate. La porte-parole de l’armée souligne toutefois que ce genre de situation reste rare: «Il est peu probable qu'on doive en arriver là, sauf si des vies humaines sont directement en danger. Par ailleurs, l’abattage d’un drone pourrait lui-même entraîner des risques pour des vies humaines».

L’armée suit de près la question des drones et déclare: «Nous évaluons en continu la pertinence des drones pour la sécurité nationale et ajustons les mesures de protection si nécessaire». Elle demande également la coopération de la population:

«Toute activité suspecte ou violation de la loi doit être immédiatement signalée à la police!»

Traduit et adapté de l'allemand par Tanja Maeder

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